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Roberte Hamayon
Roberte Hamayon
Nom Hamayon, Nicole Devaux (état civil depuis 1992)
Prénom Roberte
Naissance Paris (France) (29 avril 1939)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directrice d'études
Direction d'études
Religions de l'Asie septentrionale (octobre 1974 à juin 2007)
Distinctions
Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur
Médaille d'argent du CNRS
Médaille de l'Ordre Nairamdal "Amitié" (Mongolie)
Officier dans l'Ordre national du Mérite
Médaille de l'Ordre Altan Gadas "Étoile Polaire" (Mongolie)
Onon Prize, MIASU, Anthropology, University of Cambridge UK
Laboratoire
Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative, Paris X Nanterre
GEODE, Paris X Nanterre
GSRL
Études et formations

En 1959, Roberte Hamayon obtient une licence de lettres libre (dont ethnologie) à l'Université Paris-Sorbonne. En 1964, elle étudie la linguistique à la Sorbonne et obtient un diplôme de russe à l'INALCO. En 1973, elle obtient un doctorat de 3e cycle en linguistique à Paris VII (avec M.L. Beffa) et en 1988, un doctorat d'État ès-lettres à Paris X. À l'EPHE, elle a suivi régulièrement les cours d'E. Lot-Falck (1963-1973) et épisodiquement ceux de R. A. Stein et de Cl. Lévi-Strauss.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Elle a été membre du bureau de Claude Langlois, président de la section des Sciences religieuses, de 1999 à 2003, puis membre du bureau de Marie-Françoise Courel, présidente de l'EPHE, de 2003 à 2006, et enfin membre du bureau de Jean-Claude Waquet, président de l'EPHE, de 2006 à 2007. Elle a été directrice d'études de 1974 à 2007, et directrice d'études émérite de 2007 à 2011.

Parcours professionnel hors EPHE

Elle a été "chômeur intellectuel" à la Bibliothèque du Musée de l'Homme de 1960 à 1962, puis collaborateur technique au CNRS de 1963 à 1965. Elle a été stagiaire puis attaché de recherche au CNRS de 1965 à 1974, chargé de l'enseignement du mongol à l'INALCO de 1968 à 1973. Elle a fondé le Centre d'études mongoles et sibériennes, LESC, Paris-X, en 1969 et a fondé sa revue en 1970. Elle a également été membre du Comité national du CNRS (section Ethnologie) de 1982 à 1987 et directeur du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative Paris X Nanterre de 1988 à 1994.

Domaines de recherches

L'existence de programmes d'échanges académiques permet à RH d'effectuer presque chaque année de longs séjours sur le terrain en Mongolie et en Bouriatie à partir de 1967. La charge d’enseignement du mongol à l’INALCO à partir de 1968 la mène à orienter son travail vers la linguistique (grammaire), et la présence d’étudiants intéressés par cette aire, à fonder, au Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative de Paris X Nanterre, le centre (1969), puis la revue d’Études mongoles (1970) où elle publie les résultats de ses enquêtes ethnographiques. Le centre, rattaché à l’EPHE depuis 2002, est aujourd’hui sous la direction de J.-L. Lambert, qui codirige la revue.
Son élection à la chaire « Religions de l’Eurasie septentrionale » tenue par E. Lot-Falck jusqu’à sa mort prématurée en 1974 l’incite alors à reprendre à sa suite le thème du chamanisme, malgré la politique athéiste du régime communiste. L’étude des épopées bouriates lui fournit une clé d’accès à ce thème. Jusqu’à l’époque soviétique, tout groupe de chasseurs charge un barde de chanter l’épopée avant et pendant la saison de chasse. Or la trame héroïque est une quête en mariage, tenue pour « la plus dure des campagnes ». Ceci suggère que l’activité de chasse doit être légitimée sur le modèle de l’alliance matrimoniale. Les parallèles qui s’imposent entre chasseur et gendre s’étendent au chamane : celui-ci doit « se marier » dans le monde des esprits pour exercer son activité, conçue comme une sorte de chasse (d’où le titre du livre La chasse à l’âme, 1990).
La chute de l’URSS facilitant l’accès à ces pays longtemps fermés, RH s’attache à former de jeunes chercheurs russophones pour poursuivre l’étude anthropologique de ce domaine (15 thèses soutenues sur ce domaine : 8 à Paris X, 7 à l’EPHE). Parallèlement, elle développe une recherche comparative dans d’autres pays d’Asie grâce à d’anciens étudiants spécialistes de leurs traditions chamaniques.
Elle approfondit certaines des voies ouvertes par les recherches sur les épopées (tentative faite par la Bouriatie des années 1990 d'ériger en symbole culturel national le héros épique Geser, lointain héritier du nom du Caesar romain) et sur le chamanisme. Elle aborde ainsi la notion de croyance ; l’acte de « jouer » ; le rituel ; la chance. « Jouer » est un sens secondaire de verbes utilisés pour décrire l’action rituelle chamanique. Cette modalité de l’action à la fois se distingue du « faire » et y renvoie ; elle est illustrée aujourd’hui notamment par les « jeux » sportifs institués en fête nationale, qui portent l’identité individuelle et collective. Phénomène multidimensionnel, l’acte de jouer offre un éclairage neuf pour analyser les catégories cognitives, les conduites et les valeurs des sociétés étudiées. Son étude débouche sur le vaste domaine de l’indéterminé et des diverses pratiques, en particulier religieuses, qu'il suscite.

Publications principales

Nombreux articles depuis 1970 dans la revue Études mongoles (aujourd'hui Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines (http://emscat.revues.org)).
- Éléments de grammaire mongole. Paris, Dunod, 1975 (avec M.-L. Beffa), 292 p.
- Voyages chamaniques (éd.). Numéro spécial en hommage à E. Lot-Falck, L'ethnographie vol. 74-75 pour 1977, 271 p.
- Les figures du corps (éd. avec M.-L. Beffa). Nanterre, Société d'ethnologie, 1989, 467 p.
- La chasse à l'âme. Esquisse d'une théorie du chamanisme sibérien. Nanterre, Société d'ethnologie 1990, 880p. Réédition : Besançon, La Völva 2017, 889 p.
- Shamanism in Siberia : From Partnership in Supernature to Counter-power in Society in Thomas, N. and C. (eds.) Shamanism, History and the State, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 1993, p. 76-89. [Second edition, 1996 ibid.].
- Ecstasy or the West-dreamt shaman. in H. Wautisher (ed.), Tribal epistemologies. Aldershot/Brookfield, Ashgate publications, 1998, p. 175-187.
- The Concept of Shamanism : Uses and Abuses (ed. with Henri-Paul Francfort and Paul G. Bahn, Budapest, Akadémiai Kiadó, 2002, 408 p.
- L’anthropologue et la dualité paradoxale du ‘croire’ occidental in Crépeau, Robert (éd.). Croire et croyances. Théologiques (Montréal) 13/1, 2005, p. 15-41.
- A challenging technique involving imaginary figures of power among the pre-soviet West-Buryats in Sneath, David (ed.). States of Mind: Power, Place and the Subject in Inner Asia, Western Washington University Press, Bellingham, 2006, p. 15-46
- Representing Power in Ancient Inner Asia/Representing Power in Modern Inner Asia, (ed., with Isabelle Charleux, Grégory Delaplace, & Scott Pearce) 2010, 2 v.
- Jouer. Etude anthropologique à partir d'exemples sibériens. Paris, La Découverte 2012, 369 p., Trad. anglaise augmentée. Why we play. An anthropological Study. Hau/University of Chicago Press 2016, 343 p.
- Le chamanisme, Fondements et pratiques d'une forme religieuse d'hier et d'aujourd'hui. Paris, Eyrolles, 2015, 181 p.
- Une figure pour le Ciel ? ou De la difficulté de construire une « religion nationale ». In Jeudy-Ballini, Monique, dir. Le monde en mélanges. Textes offerts à Maurice Godelier. Paris, CNRS Éditions, 2016, p. 95-116.

Volumes d'hommage

Katia Buffetrille, Jean-Luc Lambert, Nathalie Luca, Anne de Sales (dir.). D'une anthropologie du chamanisme vers une anthropologie du croire. Hommage à l’œuvre de Roberte Hamayon, Paris, Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines EPHE, hors série, 2013, 746 p.

Sites internet référents
Auteur de la notice
Roberte Hamayon et Jean-Luc Lambert
Mise à jour
 le 19 septembre 2019 - 14:06