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Nom Alphandéry
Prénom Paul
Naissance Draguignan (France) (20 mai 1875)
Décès Paris (25 mai 1932)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Histoire des doctrines et des dogmes (février 1914 à mai 1932)
Maîtrise de conférences
Histoire des doctrines et des dogmes (janvier 1907 à août 1907)
Date charge de conférences
janvier 1901 à décembre 1906
Origines familiales

Famille provençale juive de Salon. Père magistrat, études de lettres à Bordeaux. Suit les enseignements de Jean Réville ("Histoire de l'Eglise chrétienne") et de François Picavet ("Histoire des dogmes") à l'EPHE (Section des Sciences religieuses) à partir de 1897. Diplôme de l'EPHE en 1900. Directeur d'études avec une chaire d'"Histoire des doctrines et des dogmes" qu'il partage avec François Picavet puis avec Étienne Gilson.

Situation de famille

Marié

Études et formations

Elève-titulaire à l'EPHE à partir de 1898.
Diplôme de l'EPHE en 1900.

 

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Directeur d'études adjoint d'août 1907 à février 1914.

Parcours professionnel hors EPHE

Secrétaire de la Revue de l'histoire des religions de 1903 à 1908
Directeur de la Revue de l'histoire des religions de 1908 à 1932 (avec René Dussaud).
Co-fondateur de la Société Ernest Renan en 1919 (avec René Dussaud).

Autres activités

Rôle dans l'organisation de l'Université populaire de Montmartre au début du XXe siècle.
Membre du comité directeur de l'Alliance israélite universelle.
Anti-sioniste.
Membre de la CGTU

Domaines de recherches

Paul Alphandéry était un spécialiste du christianisme médiéval qui n’hésitait pas à déborder les cadres de sa période de prédilection. Alexandre Koyré écrivit dans sa notice nécrologique qu'il s'intéressait avant tout à « la transformation des thèmes doctrinaux en forces agissantes ». Ses travaux ont d'abord porté sur les mouvements « hétérodoxes » latins entre le XIe et le XIIIe siècle, mouvements qui auraient selon lui répandu des idées et des pratiques reprises par la suite au sein même de l’Église : « le peuple, au Moyen Âge, était fanatisé par les hommes plus que par les idées, et c'est saint François qui attacha son nom à une œuvre laborieusement préparée par l’activité anonyme des hétérodoxes » (Les idées morales, p. 198). Alphandéry a peu publié : on compte une trentaine d'articles, tous très denses, consacrés à la prophétie, aux « foules religieuses », au franciscanisme et à l’histoire des religions. Il est aussi l'auteur de nombreux comptes rendus parfois très fouillés dans la Revue de l’histoire des religions. Son livre sur les croisades jusqu'à la fin du XIIIe siècle, résultat d'un cours professé à l'EPHE et publié plus de vingt ans après sa mort par Alphonse Dupront, est rapidement devenu un classique. Alphandéry avait aussi le projet d'un imposant ouvrage sur l'histoire de la prophétie : il nous en reste le plan et des notes. Ses archives sont extrêmement riches, entre autres de cours non publiés. Cet historien injustement méconnu, mort subitement à 57 ans avant d’avoir pu donner sa pleine mesure, a souvent fait œuvre de pionnier, par exemple dans le domaine de la « psychologie historique ». Il n’a peut-être pas d'équivalent dans la médiévistique du premier tiers du XXe siècle, en particulier pour les études religieuses. Dans un discours prononcé lors de ses obsèques, Sylvain Lévi rappela à quel point l'enseignement et les idées d'Alphandéry, qui vécut et professa en marge de l'université, étaient caractéristiques de l''EPHE : « On a compris et reconnu partout que, en dehors du domaine réservé à la foi et qui commande le respect, l’étude des religions, des faits et des doctrines, peut et doit être traitée avec la même liberté, avec la même indépendance d'esprit que l'histoire, l'archéologie, la sociologie, auxquelles elle se soude si intimement. Alphandéry fut et restera pour nous l'image éminente des qualités, j'allais dire des vertus, que réclame cet enseignement. » Si Gustave Cohen, annonçant son décès aux lecteurs des Nouvelles littéraires, le décrivit, avec sensibilité, comme un "patient entomologiste" des croyances religieuses, si Salomon Reinach parla de sa "curiosité presque omnivore", son ami François Porché déclara quant à lui qu’« aux pieds de la chaire de Paul Alphandéry, les dieux déposaient leurs querelles ».

Publications principales

Monographies

Les Idées morales des hétérodoxes latins au début du XIIIe siècle, Paris, 1903 (Bibliothèque de l’École pratique des hautes études, sciences religieuses, XVI, 1).

La Chrétienté et l’idée de croisade, 2 vols., Paris, 1954-1959 (L’Évolution de l’humanité, 38 et 38 bis). Texte établi par Alphonse Dupront. Réédition avec une postface de Michel Balard : La Chrétienté et l’idée de croisade, Paris, 1995.

Choix d'articles

« Y-a-t-il un averroïsme populaire au XIIIe et au XIVe siècle ? », Revue de l’histoire des religions 44 (1901), p. 395-406.

« De quelques faits de prophétisme dans des sectes latines antérieures au joachimisme », Revue de l’histoire des religions 52 (1905), p. 177-218.

« Mahomet-Antichrist dans le Moyen Âge latin », Mélanges Hartwig Derenbourg (1844-1908). Recueil de travaux d’érudition dédiés à la mémoire d’Hartwig Derenbourg par ses amis et ses élèves, Paris, 1909, p. 261-277.

« Notes sur le messianisme médiéval latin (XIe-XIIe siècles) », École Pratique des Hautes Études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1912, Paris, 1912, p. 1-29.

« Saint François et l’épopée française », Annales du musée Guimet, 38, 1912, p. 59-98.

« Les Croisades d’enfants », Revue de l’histoire des religions 73 (1916), p. 259-282.

« L’Ordalie et la prophétie comminatoire », Actes du congrès international d’histoire des religions tenu à Paris en octobre 1923, Paris, 1925, II, p. 376-381.

« Le Gnosticisme dans les sectes médiévales latines », Revue d’histoire et de philosophie religieuses 7 (1927), p. 395-411.

« De quelques documents médiévaux relatifs à des états psychasthéniques », Journal de psychologie normale et pathologique 25 (1929), p. 763-787.

« Les Citations bibliques chez les historiens de la première croisade », Revue de l’histoire des religions 99 (1929), p. 139-157.

« Le Satan  du Livre de Job »,  La Revue de Paris 37 (1930), t. IV, p. 875-897.

« Traces de manichéisme dans le Moyen Âge latin, VIe-XIIe siècles », Revue d’histoire et de philosophie religieuses 9 (1929), p. 451-467.

« La Glossolalie dans le prophétisme médiéval latin », Revue de l’histoire des religions 104 (1931), p. 417-436.

« Prophètes et ministère prophétique dans le Moyen Âge latin », Revue d’histoire et de philosophie religieuses 12 (1932), p. 334-359 .

« Les Foules religieuses », Quatrième semaine internationale de synthèse. La foule, Paris, 1933, p. 53-76.

« L’Évhémérisme et les débuts de l’histoire des religions », Revue de l’histoire des religions 109 (1934), p. 5-27.

Engagements

Rôle dans l'organisation de l'Université populaire de Montmartre au début du XXe siècle.
Membre du comité directeur de l'Alliance israélite universelle.
Anti-sioniste.
Membre de la CGTU.

Publications au sujet de la personne

- « Paul Alphandéry (1875-1932) », École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1932-1933, 1931. p. 28-31.

- Gustave Cohen, « Paul Alphandéry », Les Nouvelles littéraires, 4 juin 1932.

- Salomon Reinach, « Paul Alphandéry », Revue archéologique, Cinquième Série, 36 (1932), p. 98-99.

- René Dussaud, « Paul Alphandéry », Revue de l’histoire des religions 105 (1932), p. 139-140.

- Sylvain Lévi, « Discours prononcé aux obsèques de M. P. Alphandéry », Revue de l’histoire des religions 105 (1932), p. 141-144.

- François Porché, « Discours prononcé aux obsèques de monsieur Paul Alphandéry », Revue de l’histoire des religions 105 (1932), p. 145-148.

- Alexandre Koyré, « Les travaux de Paul Alphandéry. Notice bibliographique », Revue de l’histoire des religions 105 (1932), p. 149-157.

- Michel Balard, « Postface », dans  Paul Alphandéry – Alphonse Dupront, La Chrétienté et l’idée de croisade, Paris : Albin Michel, 1995, p. 566-593.

- Laurent Morelle, « Le prophétisme médiéval latin dans l’œuvre et l’enseignement de Paul Alphandéry. À propos d'archives récemment mises au jour », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, 102 (1990), p. 513-532.

- Laurent Morelle, « Paul Alphandéry », dans François Laplanche (dir.), Les sciences religieuses, Paris : Beauchesne, 1996 (Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, J.-M. Mayeur et Y.-M. Hilaire dir., 9), p. 6-7.

Description du fonds Paul Alphandéry conservé aux Archives nationales :
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsult...

Auteur de la notice
Patrick Henriet et Laurent Morelle
Mise à jour
 le 25 mars 2018 - 06:44