Vincent Goossaert est issu d'une famille flamande, où les carrières académiques étaient fort rares. Ses grand-pères étaient mineur puis ouvrier agricole pour l'un, ouvrier puis contremaître pour l'autre. Il a vécu près de Dunkerque jusqu'à ses trois ans, puis a grandi en banlieue parisienne où son père était employé de banque. Sa famille lui a donné des valeurs fortes. Son frère aîné est chef d'orchestre.
marié, deux enfants
1990 Diplômé de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC)
1990 : Maîtrise de Philosophie, Université Paris 4
1994 : DEA, Sciences Religieuses, EPHE, Paris
1997 : Docteur en Sciences Religieuses, EPHE, Paris. Thèse "La création du taoïsme moderne, l'Ordre Quanzhen" sous la direction de Kristofer Schipper
2004 : Habilitation à Diriger des Recherches, Université Paris 7
2005-2007 : Chargé de conférences à l’EPHE, Section des Sciences Religieuses
depuis 2012 : Directeur d'études
Depuis 2014 : directeur de l'Ecole doctorale de l'EPHE
Depuis 2014: Membre élu du Conseil d’administration de l’EPHE
1998-2012 : Chercheur au CNRS (CR2 de 1998 à 2001 ; CR1 de 2001 à 2008 ; DR2 de 2008 à 2012) : affecté de 1997 à 1999 au Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité (EPHE-CNRS), dirigé par Jean Baubérot ; de 2000 à 2001 à la FRE Religion et Société en Chine (EPHE-CNRS), dirigée par Caroline Gyss-Vermande, et depuis 2002 au Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité (devenu Groupe Sociétés, Religions, Laïcités), dirigé par Jean-Paul Willaime, puis Philippe Portier. Directeur adjoint de 2004 à 2015.
2001-2003 et 2005-2006 : Chargé de cours à l’Université de Genève
2007 : Visiting Professor, Chinese University of Hong Kong
Les recherches de Vincent Goossaert visent à renouveler la connaissance de la Chine moderne à partir d’une perspective d’histoire sociale des pratiques et des institutions religieuses – au sens le plus large. Il mène une réflexion sur la façon dont les croyances, les rituels et les techniques spirituelles structurent l’organisation de la société chinoise et expliquent ses transformations dans la longue durée. Pour ce faire, embrassant le temps long des mutations dans les représentations et les pratiques, il enjambe les coupures historiques (l’empire et ses dynasties successives, la République, la Chine socialiste) et éclaire l’étude des textes par des enquêtes de terrain.
S’il est directement concerné par la société contemporaine, à laquelle il s’est particulièrement intéressé dans les années 2000-2010 – il a co-écrit avec un collègue anthropologue un ouvrage de synthèse sur l’histoire religieuse de la Chine au XXe siècle —, il la comprend à la lumière de structures sociales profondes et de textes fondateurs plus anciens, parfois très anciens, dont il publie des éditions critiques et des traductions. Son travail se porte désormais surtout vers la formation de la société pré-moderne et moderne entre le Xe et le XIXe siècles, persuadé notamment d’un changement civilisationnel profond entre les Xe et XIIe siècles dont les effets restent aujourd’hui manifestes. Il entend par ce biais faire le lien avec les travaux menés, en France et ailleurs, d’une part sur la Chine antique et les origines de ses systèmes de pensée, et d’autre part sur la société et la culture contemporaine. Il lui semble en effet que l’approche de l’histoire moderne (comprise ici dans ce temps très long) peut compléter et entrer dans un dialogue très fructueux avec les travaux ancrés dans la contemporanéité.
Ses publications portent sur de nombreux aspects de l’histoire de la société chinoise en privilégiant trois questions clés : la division du travail social et religieux (les métiers de la connaissance, du rituel et de la reproduction sociale) ; l’idée de bureaucratie ; la production des normes et de l’ordre social.
– L’interdit du bœuf en Chine. Agriculture, éthique et sacrifice, Paris : Collège de France, Institut des Hautes Études Chinoises, 2005 (Prix GILES de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2007).
The Taoists of Peking, 1800-1949. A Social History of Urban Clerics, Cambridge (Mass.) : Harvard University Asia Center, 2007.
Le Taoïsme. La révélation continue, avec Caroline Gyss, Paris : Gallimard (coll. Découvertes), 2010.
The Religious Question in Modern China, with David A. Palmer, Chicago : University of Chicago Press, 2011 (Levenson Prize 2013) ; traduction française: La question religieuse en Chine, Paris : CNRS Éditions, 2012.
Livres de morale révélés par les dieux, édités, traduits, présentés et annotés par V. Goossaert, Paris : Belles-Lettres, 2012.
Bureaucratie et salut. Devenir un dieu en Chine, Genève : Labor et Fides, 2017.
De nombreuses publications en ligne sur: http://ephe.academia.edu/VincentGoossaert