Célibataire
Devenu bachelier, après d'excellentes études au lycée d'Orléans, il réussit le concours des bourses de licence pour la Faculté des Lettres de Paris. Après la licence ès lettres, passée en 1883, il obtient une bourse d'agrégation ; il est reçu à l'agrégation de grammaire en 1884. A partir de 1882, il suit les cours de philologie latine, de grammaire comparée et de langue et littérature celtiques à l'EPHE, section SHP, dont ll est nommé élève titulaire le 10 août 1884. Il suit les cours de Ferdinand de Saussure en 1884-1885 et 1885-1886. Grâce à une bourse de la Ville de Paris, il est envoyé en Allemagne en 1885 pour étudier des manuscrits dans diverses bibliothèques ; il suit des cours à l'université de Leipzig en 1886-1887. En 1887, il est nommé membre de l'École française de Rome,.
Élu directeur adjoint de grammaire comparée en juillet 1891, pour succéder à Ferdinand de Saussure, parallèlement à Antoine Meillet. Tous deux sont rattachés à la direction d'études de Michel Bréal.
Maître de conférences à l'université de Dijon en grammaire comparée, en 1888-1889.
Chargé de conférences en philologie classique à l'université de Lille, de 1889 à 1891 (trois ans).
- 1888-1897 : directeur de la Revue de philologie de littérature et d'histoire anciennes.
- 1897-1901 : secrétaire de rédaction de la Revue celtique.
- Administrateur de la Société de Linguistique de Paris, à partir de janvier 1892.
L'œuvre de Louis Duvau concerne les langues indo-européennes occidentales, qu'il a étudiées en philologue autant qu'en linguiste : le latin et les langues romanes, les langues italiques, le celtique et le germanique. Il s'est beaucoup intéressé à des questions de phonétique et de morphologie, et de plus en plus aux faits de contact entre langues dans l'aire occidentale. Le celtique a pris une importance croissante dans son activité, il a aussi traité de l'influence irlandaise sur l'ancienne littérature scandinave (Edda). Dans son enseignement à l'EPHE, il a traité de langues germaniques (gotique, vieux-haut-allemand), dans la continuité de Ferdinand de Saussure, et, dans les dernières années, de vieil-islandais. Il a aussi étudié la morphologie latine, le vocabulaire, ainsi que des inscriptions en latin archaïque et dans les langues italiques.
Rédaction du Cours élémentaire de métrique grecque et latine, professé à la Faculté des Lettres par Louis Havet, Paris : Delagrave, 1886 ; 2e éd., 1888 ; 3e éd., 1893.
Révision d’une édition scolaire de Virgile (Classiques latins) : Opera P. Virgilii Maronis, publiés par Eugène Benoist, nouvelle édition, 9e tirage, Paris : Hachette, 1890 ; 12e tirage, Paris : Hachette, 1898.
Articles principaux
« Glossaire latin-allemand, extrait du manuscrit Vatic. Reg. 1701 », in Mélanges d’archéologie et d’histoire. École française de Rome, 8, 1888, p. 609-629. Voir aussi MSL 6, 1889, p. 359-367.
« Ciste de Préneste », in Mélanges d’archéologie et d’histoire. École française de Rome, 10, 1890, p. 303-316.
« Datif pluriel de l’ombrien », MSL 6, 1889, p. 104.
« Notes italiques », MSL 6, 1889, p. 223-229.
« Varia : 1. Latin uinno- et ses composés. 2. Latin crudus. 3. Vieil-irlandais cúach, MSL 7, 1892, p. 127-128.
« Italo-Celtica », MSL 8, 1893, p. 256-263.
« Varia : 1. Imbecillus, vacillare. 2. Florus. 3. Sur la prononciation de l’y en latin. 4. Oscillatio. 5. Expressions hybrides », MSL 8, 1894, p. 185-192.
« Remarques sur la conjugaison française », MSL 10, 1898, p. 161-166.
« Notes de syntaxe comparée », MSL 10, 1898, p. 449-452.
« Formation de la mythologie scandinave », Journal des Savants, Novembre 1899, p. 695-710.
« Mythologie figurée de l’Edda », Journal des Savants, septembre 1901, p. 575-590.
« Sur la prononciation du gaulois », Chartres : Durand, 1901 (5 pages).
« Notes de sémantique », in : Entre camarades. Publié par la Société des anciens élèves de la Faculté des Lettres de Paris, Paris : Alcan, 1901, p. 311-317.
« Les Poètes de cour irlandais et scandinaves », Revue celtique 17, 1896, p. 113-118.
MSL = Mémoires de la Société de Linguistique de Paris.
Émile Châtelain, Nécrologie, in : Annuaire de l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Section des sciences historiques et philologiques. Année 1904, Paris, 1903, p. 133-136.
Antoine Meillet,, "L'œuvre scientifique de L. Duvau", Mémoires de la Société de Linguistique de Paris, 13, 1906, p. 233-236.
André Rousseau, "Antoine Meillet et Louis Duvau: histoire d'une rivalité sourde entre deux proches disciples de Saussure", in : Claude Ravelet & Pierre Swiggers (eds.), Ananmnèse, n° 5 (Trois linguistes (trop) oubliés: Antoine Meillet, Sylvain Lévi, Ferdinand Brunot), Paris : L'Harmattan, 2010, p. 79-103.
Marc Décimo, "Saussure correcteur de Louis Havet", in : Genesis, 35 (Le geste linguistique), 2012, p. 195-200.