Directrice d'études cumulante
Directrice de recherches au CNRS - UMR 7107 LACITO
Isabelle Bril est spécialiste des langues austronésiennes, et plus spécifiquement des langues kanak de la Nouvelle-Calédonie et de la langue amis parlée à Taiwan.
La grande famille austronésienne, dont le berceau est à Formose (Taiwan), comporte environ 1 200 langues parlées à travers le Pacifique, jusqu’à l’île de Pâques, incluant aussi le malgache.
A partir de son origine formosane, l’arbre de la famille se scinde en de nombreux sous-groupes : malayo-polynésien (langues des Philippines, malgache, indonésien), micronésien, océanien-mélanésien (îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji, etc.), et polynésien.
En dépit de la progressive disparition d’un certain nombre de ces langues, leur extrême diversité s’observe encore à l’échelle locale : quatorze langues austronésiennes survivent encore à Taiwan sur la vingtaine de langues qui y étaient initialement parlées; plus d’une centaine de langues sont dénombrées dans l’archipel du Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie compte vingt-huit langues (dont certaines sont en voie de disparition) et un créole. Les langues parlées dans chacune de ces îles ne sont pas mutuellement compréhensibles.
Une telle diversité linguistique constitue donc un domaine privilégié pour aborder l’étude de l’évolution des langues, de leur diversification typologique, et des conditions de leur variation.
Au même titre que les autres familles linguistiques, l’analyse des langues austronésiennes permet ainsi d’aborder des thématiques générales qui ont trait à la typologie des langues, à la question des universaux, des invariants et de la variation linguistique, par le biais d'approches comparatives, synchroniques et diachroniques, combinées.