Fils de Constantin Désiré Louis Lefebvre, officier du génie militaire (1844-1920) et de Marie Longeaux.
Gustave Lefèvre s’est d’abord engagé dans les études classiques à la Faculté des Lettres de l’Université de Paris, il est agrégé de grammaire en 1900 et suit les cours de Victor Bérard, Bernard Houssoulier et Henri Lebègue à l’EPHE de 1899 à 1901.
Membre de l’École française d’Athènes, le jeune helléniste est appelé en Égypte par le papyrologue Pierre Jouguet pour participer à la recherche et l’étude de papyrus grecs, il devient une sorte d’assistant de ce dernier sur les sites tardifs où ils conduisent des fouilles. Ayant pris goût à la terre du Nil, dès 1905 il répond à l’appel de Gaston Maspero, directeur du Service des Antiquité de l’Égypte et est nommé Inspecteur en chef du Service en Moyenne Égypte. Étudiant un nombre croissant de monuments pharaoniques, il entreprend de se former à la langue antique de l’Égypte avec l’aide de Maspero et, en quatre ans, maîtrise suffisamment l’égyptien hiéroglyphique pour publier des textes dans les Annales du Service des Antiquités.
Élu Directeur d’études sur la chaire de « Philologie égyptienne » le 3 avril 1927, suite au décès inopiné d’Henri Sottas, il prend ses fonctions en 1928 et fait valoir ses droits à la retraite en 1948.
1900 Agrégation de grammaire
1901-1904 Membre de l’École française d’Athènes
1904-1905 Professeur au lycée de Valenciennes
1905-1914 Inspecteur en chef du Service des Antiquités en Moyenne Égypte (Assiout)
1915-1919 Soldat au 94e R.I.T, puis interprète-stagiaire et officier-interprète au G.Q.G. et à l’État-Major
1919-1928 Conservateur-adjoint, puis Conservateur en chef du Musée du Caire
Helléniste dans ses premières années, Gustave Lefebvre abandonne les études classiques au contact de la civilisation pharaonique pour se consacrer exclusivement à la langue égyptienne. Dans son cours des Hautes Études, il s’astreint à la même rigueur pour l’enseignement de l’égyptien hiéroglyphique que celle qui était en usage pour le grec et le latin (règles clairement exposées de grammaire, recours aux thèmes et aux versions) et renonce aux conceptions plus ou moins intuitives qui avaient jusqu’alors prévalues en France. Dès 1928, il adopte les méthodes et pratiques rigoureuses que les savants allemands et britanniques ont récemment développées (A. Erman, Ägyptische Grammatik, 4e ed, 1928 et A.H. Gardiner, Egyptian Grammar, 1927). Son enseignement transforme radicalement la philologie égyptienne en France. Gustave Lefebvre impose l’idée que l’apprentissage du métier d’égyptologue, quelle que soit son orientation ultérieure (archéologie, histoire de l’art, philologie, étude de la religion, etc.), débute, comme chez les hellénistes, par la philologie et la maîtrise de la langue. Gustave Lefebvre est le maître de plusieurs générations de savants qui s’illustreront ensuite dans l’égyptologie : Georges Posener, Jacques Jean Clère, François Daumas, Paul Barguet, Herman De Meulenaere, Philippe Derchain, Serge Sauneron, Jean Yoyotte, etc.
À côté de son enseignement de la langue et de ses études de grammaire, Gustave Lefebvre, après ses premiers travaux d’édition des textes hiéroglyphiques du tombeau de Pétosiris, puis de prosopographie (thèses principale et complémentaire), se consacre plus particulièrement à la littérature et aux textes médicaux égyptiens.
– Fragments d’un manuscrit de Ménandre, Le Caire : IFAO, 1907.
– Recueil des inscriptions grecques-chrétiennes d’Égypte, Le Caire : IFAO, 1907.
– Papyrus de Ménandre, Catalogue Général du Musée du Caire, Le Caire : IFAO, 1911.
– Les Graffites grecs du Memnonion d’Abydos (en collaboration avec P. Perdrizet), Nancy : Berger-Levrault, 1919.
– Le tombeau de Pétosiris, 3 vol., Le Caire : IFAO, 1923-1924.
– Histoire des Grands prêtres d’Amon de Karnak jusqu’à la XXIe dynastie, Paris : Geuthner, 1929.
– Inscriptions concernant les grands prêtres d’Amon Romë-Roÿ et Amenhotep, Paris : Geuthner, 1929.
– Romans et contes égyptiens de l’époque pharaonique. Traduction avec introduction, notices et commentaires, Paris : Adrien Maisonneuve, 1949.
– Grammaire de l’Égyptien classique, Bibliothèque d’étude 12, 2e éd. (avec la collaboration de S. Sauneron), Le Caire : IFAO, 1955.
– Essai sur la médecine égyptienne de l’époque pharaonique, Paris : PUF, 1956.