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Nom Rougé
Prénoms Emmanuel de, Charles Olivier Camille
Naissance Paris (11 avril 1811)
Décès Précigné (Sarthe), Château de Bois-Dauphin  (27 décembre 1872)
Sections
Sciences historiques et philologiques
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Philologie et antiquités égyptiennes (août 1868 à décembre 1872)
Distinctions
Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur (1868)
Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1853)
Origines familiales

Le vicomte Emmanuel de Rougé, fils du comte Augustin de Rougé, comte du Plessis-Bellière, marquis du Fay, militaire, est issu d’une très ancienne famille de la noblesse française originaire de Bretagne.

Études et formations

Élevé chez les jésuites, au Collège de Saint-Acheul (Amiens), Emmanuel de Rougé est destiné une carrière militaire, comme la tradition familiale l’impose. Toutefois, à l’automne 1829, il choisit d’entreprendre des études de droit à Paris pour se présenter au Conseil d’État. La révolution de 1830, l’attitude intransigeante de son père face au nouveau souverain Louis-Philippe et la proximité de membres éminents de sa famille avec Charles X et le parti des ultras, ruinent ses espoirs d’une carrière dans l’administration des Orléans : il doit attendre la IIe République pour obtenir un poste dans la fonction publique et entre finalement au Conseil d’État sous le Second Empire. Il poursuit son droit mais s’intéresse aussi à l’hébreu, puis à l’arabe, et suit les cours d’Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, mais n’a pas l’occasion d’entendre les premiers cours de Jean-François Champollion au Collège de France, celui-ci mourant en 1832, sans avoir réellement formé de successeur. Plus tard, en 1836, ouvrant par hasard le premier fascicule de la Grammaire hiéroglyphique de ce dernier, récemment et posthumément publié, il se prend de passion pour l’égyptien hiéroglyphique et, en autodidacte, se forme à l’égyptologie. C’est en entretenant une correspondance avec les rares égyptologues européens d’alors (Lepsius, Leemans, Birch) qu’il se perfectionne dans les différents états de la langue égyptienne.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Emmanuel de Rougé est le premier titulaire de la chaire de « Philologie et antiquités égyptiennes » instituée dès la création de l’EPHE en 1868 et le premier égyptologue à exercer à la fois au Collège de France et à l’EPHE.

Parcours professionnel hors EPHE

1849-1864               Conservateur du Musée égyptien au Louvre

1854-1870               Conseiller d’État

1860-1872               Professeur de philologie et d’archéologie égyptienne au Collège de France

1870                        Sénateur impérial d’après un décret du 15 août 1870, non promulgué suite à la défaite de Sedan (01/09/1870) et à la chute du Second Empire le 4 septembre 1870.

Domaines de recherches

Premier véritable égyptologue français après Champollion, Emmanuel de Rougé permet à la discipline de renaître suite à la disparition prématurée du déchiffreur. Il est l’auteur d’une œuvre considérable dans le domaine de la philologie égyptienne. Il édite non seulement de nombreux textes hiéroglyphiques, mais aussi d’autres écrits dans la cursive hiératique et en démotique : il place la rigueur philologique au cœur de la recherche égyptologique et poursuit l’œuvre de Champollion.

Emmanuel de Rougé est celui qui dote la France de la première génération d’égyptologues de métier, dont Gaston Maspero qui se forme à la lecture de ses ouvrages.

En 1863-1864, il conduit au nom du gouvernement français une mission épigraphique et photographique en Égypte dont la publication, en 1866, connaît un grand succès.

Publications principales

– « Lettre à M. de Saulcy sur les éléments de l’écriture démotique des Égyptiens », Revue Archéologique 5 (1848), p. 321-323.

– « Études sur le rituel funéraire des anciens Égyptiens », Revue Archéologique N.S. 1 (1860), p. 69-100, 230-249, 337-365.

Album photographique de la mission remplie en Égypte par le vte Emmanuel de Rougé, accompagné de M. le vte de Banville et de M. Jacques de Rougé, attachés à la mission, 1863-1864, Paris : Samson, 1865.

Chrestomathie égyptienne ou, choix de textes égyptiens, transcrits, traduits et accompagnés d’un commentaire perpétuel et précédés d’une abrégé grammatical, Paris : Franck, 4 fasc., 1867-1876.

Inscriptions hiéroglyphiques copiées en Égypte pendant la mission scientifique de M. le vicomte de Rougé (publié par J. de Rougé), Paris : Vieweg, 4 vol., 1877-1879.

Œuvres diverses, publiées sous la direction de G. Maspero et Éd. Naville, Bibliothèque Égyptologique 21, 22, 23, 24, 25, 26, Paris : Leroux, 1907-1918, 6 volumes.

Auteur de la notice
Ivan Guermeur
Mise à jour
 le 24 novembre 2023 - 15:47