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Nom Vaudeville
Prénom Charlotte
Naissance La Tronche (Isère, France) (03 novembre 1918)
Décès Poissy (Yvelines, France) (28 avril 2006)
Sections
Sciences historiques et philologiques
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Histoire et Philologie de l'Inde médiévale et moderne (septembre 1963 à juin 1988)
Distinction Honorary professor Deccan College Research Institute, Pune, Maharashtra, Inde (1963)
Origines familiales

Quatrième enfant sur cinq dans une famille originaire de Lorraine dont elle parlait volontiers, père polytechnicien.

Situation de famille

Célibataire, a adopté deux enfants en Inde : Juliette- Sunita en 1973, René-Emmanuel-Kumar en 1974.

Études et formations

Licenciée de Lettres classiques en 1939, Charlotte Vaudeville commence sa formation indianiste en Sorbonne avec le professeur Louis Renou, elle est certifiée d’Études indiennes en 1942 et passe parallèlement le diplôme de Hindi de l'École des Langues Orientales en 1943.

En 1945 elle part pour Calcutta en tant qu'engagée volontaire des derniers convois de l'armée française en Asie pour aller, en dépit des obstacles de l'époque, à la recherche des sources du Rāmāyaṇa Hindi de Tulsī Dās. Attachée au CNRS en 1946, elle travaille trois ans à Allahabad auprès du professeur Dhirendra Varma, ancien élève de Jules Bloch puis revient à Paris terminer ses thèses de Doctorat sous la direction du professeur Jules Bloch. Elle soutient en 1950 ses deux thèses qui étudient un texte essentiel en Hindi du XVIe siècle le Rāmcharitmānas – œuvre de Tulsī Dās – considéré encore de nos jours comme la bible de l’hindouisme populaire.

Thèse principale : Étude sur les sources et la composition du Rāmāyaṇa Hindi de Tulsī Dās

Thèse secondaire : L’Ayodhyākāṇḍa du Rāmāyaṇa de Tulsī Dās, traduction française avec Introduction et notes

 Docteur-ès-Lettres  avec mention très honorable et les félicitations du jury en 1950.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Directrice d'études, DE de 1963 à 1988 ; DECU de 1968 à 1988.

Parcours professionnel hors EPHE

1946-1950 : attachée au CNRS.

1952-1963 : Enseigne à l'Université Hindoue de Bénarès, à l'Université d'Allahabad et au Deccan College Research Institute à Pune où elle fonde une antenne de l'EFEO.

1963 : Professeur invité à l'Université de Chicago.

1968 : Chargée d'Enseignement à l'Université Paris III, Sorbonne Nouvelle.

1969 : professeur titulaire à titre personnel à l'université Paris III, Sorbonne Nouvelle en Langues, Littératures et Civilisation de l'Inde Médiévale et Moderne.

Entre 1978 et 1985 : Nombreuses Invitations en Europe (Londres, Prague, Leyde, Utrecht, Bruxelles, Louvain, Hambourg, Tübingen, Heidelberg, Bonn), aux États-Unis (Harvard University Cambridge, Berkeley University, Columbia University New-York, University of Pennsylvania, North-Western University Chicago, Madison),  au Canada (Université de Toronto), en Inde (Universités de Delhi, Allahabad, Pune, Benarès, Patiala et Amritsar) et au Japon (université de Tokyo).

Janvier – juin 1980 : Visiting Professor à l'université Harvard (Cambridge), Department of Indian Studies et Center for the Study of World Religions.

Autres activités

Membre des sociétés savantes :

- Société Asiatique

- Royal Asiatic Society London

- American Oriental Society Philadelphia

- Association for Indian studies Michigan

- All-India Oriental Congress Pune 

- International association of the Vrindavan Research Institute

Domaines de recherches

Les recherches de Charlotte Vaudeville se situent dans le champ émergent des Langues, Littératures et Civilisations de l’Inde Médiévale et Moderne. Précurseure, personne n’a encore, comme elle, texte après texte, chef d’œuvre après chef d’œuvre, présenté, traduit et fait sentir à ce point la vibrante réalité pour l’Inde contemporaine d’une tradition médiévale encore fervente.

Après l’œuvre de Tulsī Dās, « véritable bible de l’Inde du Nord » où sa collaboration avec ses collègues indiens fait connaître leur érudition, Charlotte Vaudeville est captivée par Sant Kabīr dont, dit-elle, «la haute figure et la puissance du verbe s’imposèrent à moi». Ce saint tisserand du XVe siècle, inclassable et détracteur de tous les systèmes établis pose une perpétuelle énigme. De 1957, publication de Kabīr Granthāvalī, à 1974, Kabīr œuvre majeure publiée en anglais, Charlotte Vaudeville est la spécialiste des études Kabiriennes, études sans cesse renouvelées.

Sūr Dās, chantre de la dévotion vishnouïte du XVIe siècle semble à l’opposé des rudes et perçants vers de Kabīr. Pourtant Charlotte Vaudeville voit en lui aussi un non-conformiste qui donna la parole à de simples bergères, les Gopī. Elle publie en 1971 les Pastorales de Sūr Dās, préambule aux études Braj qui prennent alors un essor considérable. Elle oriente les travaux de nombreux jeunes chercheurs tant en Europe qu’en Amérique et en Australie.

Textes et contextes, Charlotte Vaudeville les fait revivre pour son auditoire et au-delà de leur esthétique, il devient clair pour elle que l’œuvre des Sant et des Bhakta médiévaux est une source de première importance pour l’histoire des religions.

Sa méthode allie la connaissance intime des régions où ces textes sont vivants à l’archéologie, à l’épigraphie et à l’iconographie ; aux sources textuelles en sanskrit et en langues vernaculaires, à l’observation sur le terrain des rites et fêtes où ses interviews, toujours chaleureuses, étaient une expérience inoubliable.

Charlotte Vaudeville affirme, bien avant que cela ne soit devenu une évidence reconnue, le rôle incontournable de l’islam dans l’émergence des littératures vernaculaires hindoues qui ont pu se faire l’écho de la protestation contre les privilèges des intellectuels du savoir sacré en sanskrit. La fascination des souverains mogols pour la poésie lyrique braj ou l’aisance des auteurs sufis de Premākhyān pour se mouvoir dans le cadre hindou de leurs récits prouve la nature hybride, souvent occultée, de la culture indienne médiévale – ce que Charlotte Vaudeville est la première à démontrer dans ses conférences comme celle sur la Padmāvat de Jayasī (1970-71) ou la Cāndāyan de Mulla Dā’ud (1987-88).

Publications principales

Livres

Études sur les sources et la composition d du Rāmāyaṇa de Tulsī-Dāś, Paris; Maisonneuve, 1955.

– Trad. en hindi par J.K Balbir, Pondichery, Publications de l’Institut Français d’Indologie, n°15 (2 fasc. 1&2),I :1959,II :1965.

Un chef d’œuvre de la poésie religieuse indienne, Le Lac Spirituel, Trad. française de l’Ayodhyākhāṇḍa de Tulsī-Dāś avec introduction et notes, Paris : Maisonneuve, 1955.

Kabīr Granthāvalī (Dohā), avec introduction, traduction et notes, Pondichéry : Publications de l’Institut français d’Indologie, n°12, 1957.

Kabīr : Au cabaret de l’amour, traduction du hindi, préfacée et annotée, Paris : Gallimard, Connaissance de l’Orient, coll. UNESCO d’œuvres représentatives, 1959.

L’Invocation : le Haripāṭh de Jñāndev’, Paris : Publications de l’EFEO n° 73, 1969, VIII.

Pastorales par Sūr-Dās, traduction de la langue Braj avec introduction, notes et glossaire, Paris : Gallimard, Connaissance de l’Orient, coll. UNESCO d’œuvres représentatives 1971.

Kabīr, London : Oxford University Press, 1974.

A Weaver Named Kabīr, Selected Verses With a Detailed Biographical and Historical Introduction, French Studies in South Asian Culture and Society, VI, Foreword by Vasudha Dalmia, Delhi : OUP, 1983.

Myths, Saints and Legends in Medieval India, (Compiled and with an Introduction by Vasudha Dalmia), Delhi : OUP, 1966.

Articles

“La conception de l’amour divin chez Muhammad Jāyasī :virah et ‘ishq’”, Journal Asiatique, 1962, p. 351-367.

 “Bārahmāsā: A comparative study”, Proceedings of the 26th International Congress of Orientalists, New Delhi, 1964 et Journal of the Oriental institute of Baroda vol XIII, n°4, Jun 1964, p. 341-348.

Aspects du mythe Kŗṣṇa-Gopāla dans l’Inde ancienne, Mélanges d’Indianisme à la mémoire de L.Renou, Paris: De Boccard, 1968, p. 737-761.

« Pandharpur, The city of Saints », H. Buck et G. Yocum (ed.), Structural Approaches to South India Studies, Chambersburg (Penn), 1973, p. 137-161.

 “Cokhāmeḷā, an Untouchable Saint of Maharashtra”, South Asian Digest of regional Writing, vol. 6, 1977, et G.D. Sontheimer (ed.), Bhakti In South Asian Regional literature, South Asia Institute, Heidelberg University, p. 60-79.

 “Multiple Approaches to a Living Hindu Myth: The Lord of the Govardhan Hill”, D. Sontheimer et H. Kulke (ed.), Hinduism Reconsidered, Heidelberg : South Asia Institute, et New Delhi : Manohar, 1989, p. 105-125.

“Kabīr’s Language and Languages: Hinduī as the language of Non-Conformity”, Mariola Offredi (ed.), Languages versus Dialects; Linguistic and Literary Essays on Hindi, Tamil and Sarnami, New Delhi : Manohar, 1990, p. 103-111.

 “Ṡaiva versus Vaiṣṇava Bhakti in Maharashtra”, M. K.Gautam et G. H.Schokker (ed.), Bhakti in Current research, 1982-85, Kern Institute Miscellanea n° 10, Lucknow : Indo-European Publications, 2000, p. 333-3

Engagements

1944-45 : Engagée volontaire comme secrétaire-traductrice dans les derniers convois de l'armée française dirigés vers l'Asie, Calcutta.

Volumes d'hommage

Françoise Mallison (éd.), Littératures Médiévales de l'Inde du Nord, Contributions de Charlotte Vaudeville et de ses Élèves, Paris: EFEO, 1991, 211 p.

Diana L. Eck et Françoise Mallison (éd.), Devotion Divine, Bhakti Traditions from the regions of India, Studies in Honour of Charlotte Vaudeville, Groningen – Paris : Egbert Forsten – EFEO, 1991, 298 p.

Publications au sujet de la personne

Françoise Mallison, "Charlotte Vaudeville", Bulletin d’Études Indiennes, n° 22-23 (2004-2005), p. 15-21.

Auteur de la notice
Françoise Mallison (avec l'aide de Marie-Laure Vanier, nièce de C.V).
Mise à jour
 le 22 avril 2021 - 11:48