Après une formation en Biologie des organismes et des populations à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Sophie Montuire a poursuivi en DEA et soutenu une thèse en Paléontologie à l'Institut des Sciences de l'Evolution (ISEM, Université Montpellier) sur le sujet "Communautés de mammfères et environnements". Ses travaux ont montré l'apport des faunes aux reconstitutions des milieux en Europe sur les derniers millions d'années et l'impact des changements climatiques sur la diversité.
Parcours professionnel
- En 1998, recrutement en tant que Maître de conférences à Dijon et rattachée à l'UMR CNRS 6282 Biogéosciences
- En 2008, Directeur d'Etudes EPHE
Responsabilités à l'EPHE
- 2012-2014 : Membre du Bureau de la Section SVT
- 2008-2011 : Responsable du Master EPHE Sciences Vie et Terre
- 2002-2008 : Directeur des études pour la spécialité Environnement et Gestion de la Biodiversité du Master EPHE
- Ancien membre du Conseil d'Administration
Après son doctorat soutenu en novembre 1994, Sophie Montuire a bénéficié d'une bourse post-doctorale Alexander von Humboldt pour un séjour en 1996-97 au Senckenberg Museum de Francfort/Main. Elle poursuit ses travaux sur les reconstitutions paléoenvironnementales à partir de la diversité des rongeurs et démarre des recherches sur l'évolution et la variation morphologique des campagnols afin de comprendre la mise en place d'innovations dentaires.
Rsponsabilités scientifiques en dehors de l'EPHE
- Depuis 2015 : Membre suppléante CNU Section 36
- Depuis 2015 : Membre du Conseil scientifique du Parc Naturel du Morvan (PNRM)
- 2014-2017 : Responsable de l'axe scientifique Biodiversité du Programme PARI (Programme d'Actions de Recherche et d'Innovation) de la Région Bourgogne
- 2012-2016 : Directeur Adjoint de l'UMR Biogéosciences
- 2012-2016 : Responsable de l'Equipe de Recherche BioME (Biodiversité, Macroécologie, Evolution)
- 2006-2011 : Responsable de l'Equipe de Recherche FED (Forme Evolution Diversité)
L'activité de recherche s'articule autour de trois paramètres composant la biodiversité, c'est-à-dire la taille des organismes, la morphologie et la richesse spécifique en relation avec les paramètres environnementaux biotiques ou abiotiques.
Deux axes principaux se dégagent. Un premier porte sur les relations entre communautés de mammifères et climat. La relation forte entre richesse spécifique de différents groupes de rongeurs et certains paramètres cimatiques comme la température moyenne annuelle a permis de développer des fonction de transfert afin de quantifier les paléotempératures. Ces fonctions de transfert basées sur la richesse spécifique sont à présent utilisées en lien avec les isotopes stables devenus un outil analytique important au sein du panel analytique disponible en paléontologie mais aussi pour les communautés actuelles de mammifères et l'analyse des réseaux trophiques. L'analyse des variations de ces isotopes et en particulier ceux du carbone, de l'azote et de l'oxygène est utilisée pour établir un suivi spatial et temporel des organismes à la fois actuels et fossiles et développer ainsi de nouveaux proxies environnementaux. Les rongeurs, en particulier campagnols, ayant des préférences écologiques variées constituent ainsi un modèle de choix dans le cadre de cette thématique.
Un second axe porte sur l'étude de l'émergence des phénotypes et les mécanismes agissant sur la variabilité morphologique avec comme organisme modèle les rongeurs campagnols. En effet, ce groupe se caractérise par une forte variabilité morphologique intra- et interspécifique à la fois spatio-temporelle et en relation avec les paramètres climatiques. Ces rongeurs et l'étude de leurs rythmes évolutifs apportent des informations sur les relations entre variabilité morphologique et climat à l'échelle continentale dans le domaine holarctique et dans un contexte climatique instable. Cette problématique de variation morphologique est à présent abordée avec le renouveau des méthodes de morphométrie qui permettent une quantification précise de la forme. Ces approches vont permettre de mieux appréhender les mécanismes à l'orogine de la variation morphologique et l'émergence d'innovations et de phénotypes particuliers.
Fonctions de transfert (Richesse spécifique et isotopes stables)
1. Montuire, S. and Marcolini, F. (2001). Palaeoenvironmental significance of the mammalian faunas from Italy since the Pliocene. J. of Quaternary Science, 17(1): 87-96.
2. Tougard, C. and Montuire, S. (2006). Pleistocene paleoenvironmental reconstructions and mammalian evolution in South-East Asia: focus on fossil faunas from Thailand. Quaternary Science Review, 25: 126-141.
3. Royer, A., Lécuyer, C., Montuire, S., Amiot, R., Legendre, S., Cuenca-Bescos, G., Jeannet, M. and Martineau, F. (2013). What does the oxygen isotope composition of rodent teeth record ? Earth and Planetary Science Letter, 361: 258-271.
4. Royer, A., Lécuyer, C., Montuire, S., Primault, J., Fourel, F. and Jeannet, M. (2014). Summer air temperature, reconstructions from the last glacial stage based on rodents from the site Taillis-des-Coteaux (Vienne), Western France. Quaternary Research, 82: 420-429.
5. Calandra, I., Labonne, G., Mathieu, O., Heitonnen, H., Leveque, J., Milloux, MJ, Renvoisé, E., Montuire, S. and Navarro, N. (2015). Isotopic partitioning by small mammals in the subnivum. Ecology and Evolution, 5: 4132-4140.
6. Royer, A., Montuire, S., Lengendre, S., Discamps, E., Jeannet, M. and Lecuyer, C. (2016). Investigating the influence of climate changes on rodent communities at a regional scale (MIS 1-3, southwestern France). PLOS ONE, 11(1): e0145600.
Évolution morphologique
1. Couette, S., Escarguel, G. and Montuire, S. (2005). Constructing, bootstrapping and comparing morphometric and phylogenetic trees: a case study of new world monkeys (Platyrrhini, Primates). J. of Mammalogy, 86: 773-781.
2. Labonne, G., Laffont, R., Renvoisé, E., Jebrane, C., Chateau-Smith, C., Navarro, N. and Montuire, S. (2012). When less means more: evolutionary and developmental hypotheses in rodent molars. J. of Evolutionary Biology, 25: 2102-2111.
3. Renvoisé, E., Montuire, S., Richard, Y., Quere, JP., Gerber, S., Cucchi, T., Chateau, C. and Tougard, C. (2012). Microevolutionary relationships between phylogeographical history, climate change and morphological variability in the common vole (Microtus arvalis) across France. J. of Biogeography, 39 : 698-712.
4. Labonne, G., Navarro, N., Laffont, R. and Montuire, S. (2014). Developmental integration in a functional unit: deciphering processes from adult dental morphology. Evolution and development, 16: 224-232.
5. Renvoisé, E. and Montuire, S. (2015). Developmental mechanisms in the evolution of phénotypic traits in rodent teeth. Chapter 18. In Rodents, Cox & Hautier (eds): 478-509.
6. Calandra, I., Labonne, G., Schulz-Kornas, E., Kaiser, T.M. and Montuire, S. (2016). Tooth-wear as a means to quantify intra-specific variations in diet and chewing movements. Scientific Reports, 6: 34037.