Rémy Chauvin est issu d'une famille de classe moyenne de la région de Rennes. Fils de Marie-Louise Taupin, biologiste, et d'Alphonse Joseph Chauvin, officier de marine.
Rémy Chauvin se marie avec Jehanne de Cathelineau avec laquelle il a trois enfants. Quelques années après la mort de sa femme en 1968, il se remarie avec Bernadette Muckensturm en 1973, avec laquelle il a deux enfants.
Rémy Chauvin fait ses études secondaires au collège de Laval, région d'origine de ses parents. Il s'initie à l'entomologie grâce à la lecture des Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre. Après quatre années d'études de médecine, il entre à la faculté des sciences de Paris. Licencié ès science, il débute sa thèse en 1936, dans le laboratoire d'entomologie du Museum. Sa thèse porte sur l'étude des déterminants des transformations morpho-physiologiques menant à la phase grégaire chez le criquet pèlerin. Il soutient sa thèse intitulée Contribution à l’étude physiologique du criquet Pèlerin en 1941, après avoir été mobilisé pendant la guerre et même fait prisonnier.
En raison des orientations de ses recherches portant plus sur la recherche fondamentale qu'appliquée, Rémy Chauvin, alors directeur de recherche à l'INRA, demande son rattachement à l'EPHE. Sa demande est acceptée et, le 1er janvier 1960, l'EPHE crée un laboratoire d'éthologie expérimentale à la troisième section et nomme Rémy Chauvin directeur (non appointé) de ce laboratoire.
Peu après sa thèse, Rémy Chauvin est accueilli au laboratoire de Pierre-Paul Grassé où il s'initie à l'étude de la socialité chez les insectes en tant que maître de recherche au CNRS. Grâce au soutien de Grassé, il est nommé à l'INRA, en 1948, à la tête du laboratoire de biologie de l'abeille nouvellement créé à Bures-sur-Yvette. Quelques années plus tard, des désaccords avec la direction de l'INRA le pousse à chercher un poste ailleurs. En attendant, afin de pouvoir développer des recherches plus fondamentales, il demande et obtient la création d'un laboratoire à l'EPHE en janvier 1960. En 1964, Rémy Chauvin obtient un poste de professeur de psychophysiologie à l'Université de Strasbourg.
Peu après le décès de sa première épouse, en 1968, Rémy Chauvin quitte Strasbourg pour un poste de professeur de psychophysiologie à Nanterre. Deux années plus tard, il est nommé professeur de sociologie animale à l'Université de Paris V où il reste jusqu'à sa retraite (1984). Il installe une nouvelle structure de recherche à Mittainville (à 80 km de Paris, près de la forêt de Rambouillet) dans une propriété qu'il avait acquise lorsqu'il était à Strasbourg. La station de recherche fonctionne durant huit années, de 1970 à 1978. Une partie du matériel de recherche et d'équipement a pu être acheté grâce à l'aide du CNRS et de l'EPHE. Mais il doit fermer la station lorsque ses enfants font valoir leur droit à la propriété. Il fait alors l'achat d'une propriété à Ivoy-le-Pré, dans le Cher, qui permet à ses étudiants de terminer les travaux en cours.
Rémy Chauvin s'interesse à la parapsychologie, ce qui lui a valu de nombreuses critiques. Il publie plusieurs ouvrages dans lesquels il essaie d'apporter une argumentation scientifique à la parapsychologie comme par exemple :
- Nos pouvoirs inconnus : les mystères de la psychologie. Par Jacques Bergier et Pierre Duval (le pseudonyme utilisé par Rémy Chauvin); éd. Planète (coll. Encyclopédie Planète), 1966.
- En direct de l'au-delà. Par le Père François Brune et Rémy Chauvin, Robert Laffont, 1993.
- A l'écoute de l'au-delà. Par le Père François Brune et Rémy Chauvin (il signe ici sous son vrai nom), Lebeaud, 1999.
Il est membre d’honneur de l’Institut Métapsychique International (IMI). Il est religieux, et fait partie du conseil scientifique de l'archevêché de Paris.
Rémy Chauvin est un naturaliste, biologiste et entomologiste qui a développé de nombreuses études comportementales sur les insectes sociaux et les oiseaux, notamment lorsqu’il dirige le laboratoire de l’EPHE d’Ethologie expérimentale. La majorité de ses travaux portent sur les abeilles et fourmis. Il a par exemple étudié les comportements de construction des nids chez plusieurs espèces de fourmis, les interactions sociales dans les colonies d’abeilles, les mécanismes de défenses, le comportement de butinage de l’abeille et les mécanismes de développement des castes. Il prédit l’existence d’un élixir de longue vie de la reine d’abeille qu'il appelle la survivone, sans toutefois réussir à identifier la substance (Chauvin, 1981). Bien des années plus tard, une protéine qui augmente la taille des cellules et la longévité, la royalactine, a été découverte dans la gelée royale (nourriture donnée uniquement aux larves d’abeilles qui vont devenir des reines), confirmant ainsi les intuitions de Rémy Chauvin.
Sa contribution au développement de l'éthologie en France est indéniable, mais elle reste liée aux traditions de l’éthologie française car très tôt, il devient, à côté de Grassé, l'un des défenseurs de la langue et de la science françaises. Il ne développera jamais de véritables collaborations internationales. Il refuse par exemple de participer aux congrès internationaux où prédomine déjà la langue anglaise. Il est par ailleurs parfois très critique à l’égard du darwinisme et de la sociobiologie en particulier dans ses livres Dieu des fourmis, dieu des étoiles et Le darwinisme ou la mort d’un mythe.
Il est à l'origine de la création de deux revues : Les Annales de l'abeille, en 1958, et la Revue du comportement animal en 1966.
Plus de deux cent cinquante articles parus dans des publications scientifiques spécialisées et plus d'une cinquantaine d'ouvrages. Seuls quelques ouvrages sont présentés ici.
Vie et mœurs des insectes, Payot, 1956.
Le comportement social des animaux, PUF, 1961.
Les sociétés animales, de l’abeille au gorille, Plon, 1963.
Le monde des insectes, Hachette, 1967.
Le monde des fourmis, Plon, 1969, rééd. Éd. du Rocher 1994, complétée.
Le monde animal et ses comportements complexes (avec Bernadette Chauvin), Plon, 1977.
Dieu des fourmis, dieu des étoiles, Le Pré aux Clercs, 1988.
Le monde des oiseaux, Éd. du Rocher, 1996.
Le darwinisme ou la fin d’un mythe, coll. « L’Esprit et la Matière », Éd. du Rocher, 1997.
Le bal des abeilles, t. I, Éd. du Goral, 2001 (bande dessinée, scénario RC, dessins de Patrice Serres)
Le bal des abeilles, t. II: Le parfum des fleurs de café, Éd. du Goral, 2002 (trilogie prévue).
Philippe Chavot, Histoire de l’éthologie. Recherches sur le développement des sciences du comportement en Allemagne, Grande-Bretagne et France, de 1930 à nos jours. Thèse de Doctorat. Sciences de l’information et de la communication. Université Louis Pasteur – Strasbourg I, 1994.