Marié. Père d'Elisabeth Labrousse.
Directeur d'études à la Ve section.
Professeur de Nouveau Testament et doyen à la Faculté de théologie protestante de Paris
Professeur à la Faculté des Lettres de la Sorbonne.
Maurice Goguel se situe dans la tradition historico-critique qui se développe en Allemagne depuis le XIXe siècle et tout au long du XXe. Sa production scientifique est impressionnante : monographies, articles de revues scientifiques françaises et étrangères, contributions à des ouvrages collectifs et recensions se succèdent à un rythme soutenu. Ses travaux couvrent l’ensemble de la littérature néotestamentaire, à l’exception de l’Apocalypse et des épîtres catholiques. Au début de sa carrière, Goguel se consacre à l’étude du corpus néotestamentaire. Il publie L’Évangile de Marc dans ses rapport avec ceux de Matthieu et de Luc (1909). Une dizaine d’années plus tard, il écrit un petit ouvrage sur le texte et les éditions grecques du Nouveau Testament (1920). Mais c’est surtout son Introduction au Nouveau Testament (1920-1926), travail monumental en cinq volumes de près de 500 pages chacun, qui manifeste l’érudition et la dimension internationale de Maurice Goguel. Dans un article de la Revue de l’histoire des religions paru en 1926, il entre en dialogue avec la critique des Formes naissante. Entre 1925 et 1949 sortent ses synthèses sur Jésus et la naissance du christianisme : Jésus de Nazareth, Mythe ou histoire ? (1925) ; Au seuil de l’Évangile, Jean-Baptiste (1928) ; Jésus et les origines du christianisme, t.I: La vie de Jésus (1932 ; trad. anglaise en 1933 ; trad. allemande en 1934) ; La foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif (1932) ; Jésus et les origines du christianisme, t.II: La naissance du christianisme (1946) ; Jésus et les origines du christianisme, t.III: L’Église primitive (1947) ; Les premiers temps de l’Église (1949). En 1950, il publie, sous le titre Jésus la seconde édition entièrement refondue de son ouvrage de 1932. Entre les deux éditions, la matière s’est enrichie, ainsi que la réflexion. On peut considérer ce travail comme la synthèse de sa pensée sur un sujet essentiel pour lui. Témoin direct, intéressé et critique de la recherche de son époque, Goguel en est aussi et surtout un acteur de premier plan qui ne néglige aucun aspect des tendances théologiques existantes. Son travail s’étend sur près de 35 ans (quoique l’essentiel soit publié entre 1925 et 1932, dates de ses deux ouvrages majeurs sur la question du Jésus historique). Sa recherche sur Jésus s’inscrit dans un développement cohérent : l’historicité de Jésus, Jean Baptiste, vie de Jésus, problème de la résurrection dans le christianisme primitif, puis, après 1935, naissance et développement de l’Église primitive. On peut mesurer le développement de sa pensée sur le Jésus de l’histoire dans le dialogue exigeant qu’il poursuit avec les chercheurs de son époque. Libre de toute école mais échangeant avec toutes, Goguel est un savant à l’œuvre impressionnante, un des rares spécialistes français du Nouveau Testament à la renommée internationale.
– La Théologie d'Albert Ritschl, 1905.
– La Nouvelle phase du problème synoptique, 1907.
– Les Chrétiens et l'Empire romain à l'époque du Nouveau Testament, 1908.
– L'Évangile de Marc et ses rapports avec ceux de Mathieu et de Luc : essai d'une introduction critique à l'étude du second Évangile, 1909.
– Les Sources du récit johannique de la Passion, 1910.
– L'Eucharistie, des origines à Justin Martyr, 1910.
– Essai sur la chronologie paulinienne, 1912.
– Le Texte et les éditions du Nouveau Testament grec, 1920.
– Jésus de Nazareth. Mythe ou Histoire, 1925.
– Jean-Baptiste : au seuil de l'Évangile : la tradition sur Jean-Baptiste, le baptême de Jésus, Jésus et Jean Baptiste, histoire de Jean-Baptiste, 1928.
– Critique et Histoire à propos de la Vie de Jésus, 1931.
– La Doctrine de l'impossibilité de la seconde conversion dans l'Epître aux Hébreux et sa place dans l'évolution du christianisme, 1931.
– Jésus et les origines du christianisme, I : La Vie de Jésus, Payot, 1932; II : La Naissance du christianisme (1946) ; L'Église primitive (1947).
– La Foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif : étude d'histoire et de psychologie religieuses, 1933.
– Les Premiers temps de l'Église, 1949.
Aux sources de la tradition chrétienne. Mélanges offerts à Maurice Goguel à l'occasion de son soixante-dixième anniversaire, Paris : Delachaux & Niestlé, Paris, 1950.
– Oscar Cullmann, « Marice Goguel (1880-1955) », Annuaire de l'EPHE-SR (1954-1955), vol. 67, p. 28-35.
– Jean Héring, « In Memoriam Maurice Goguel », Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses (1955), p. 261.
– Pierre Bonnard, « In memoriam Maurice Goguel 1880-1955 », Revue de théologie et de philosophie 87 (1955), p. 292-297.
– Frank Michaeli, « Vies parallèles : Adolphe Lods et Maurice Goguel », Études théologiques et religieuses 52 (1977), p. 385-401.
– Elian Cuvillier, « Maurice Goguel (1880-1955) », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français 149 (2003), p. 549-568.