Fils de Paul Febvre (1843-1922), ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé de grammaire
et d'Edmondine Arnaud (...)
marié (1921) à Suzanne Dognon (1897-1985), agrégée d'histoire. Trois enfants, Henri (1918-2012), Lucile (1924-), Paulette (1927-2010)ants, Henri (
1896-1898 : Classes préparatoires au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure, Lycée Louis le Grand
1899-1902 : Elève à l'ENS
1901 : Diplôme d'études supérieures, Histoire de la Contre-Réforme en Franche-Comté
1902 : Agrégation d'Histoire
1903-1906 : Pensionnaire de la Fondation Thiers
1911 : Docteur ès Lettres de la Faculté des Lettres de l'Université de Paris. Thèse principale : Philippe II et la Franche-Comté, La crise de 1567, ses origines et ses conséquences, étude d'histoire politique, religieuse, sociale. Paris : Honoré Champion.
Thèse secondaire : Notes et documents sur la Réforme et l'Inquisition en Franche-Comté, extraits des archives du Parlement de Dôle. Paris : Honoré Champion
1943-1948 : Directeur d'études cumulant à la Ve section (Sciences religieuses)
1947 : Fondateur et président de la VIe section (Sciences économiques et sociales)
1902-1903 : Professeur agrégé au Lycée de Bar-le-Duc
1903-1906 : Pensionnaire de la Fondation Thiers
1907-1911 : Professeur au lycée de Besançon et chargé d'un cours libre d'histoire à la Faculté des Lettres de Besançon
1912-1913 : Chargé de cours à l'Université de Dijon : Histoire de la Bourgogne et de l'Art bourguignon
1914 : Professeur titulaire à la Faculté des Lettres de Dijon, mobilisé le 3 août 1914
1919-1932 : Professeur d'Histoire moderne à la Faculté des Lettres de Strasbourg et professeur au Centre d'études germaniques de Strasbourg
1926-1954 : Co-directeur du Centre International de Synthèse, Fondation pour la Science
1929 : fonde avec Marc Bloch la revue Les Annales pour les études d'histoire économique et sociale, devenue Les Annales d'histoire sociale, puis Annales, économies, sociétés, civilisations
1931 : Membre du Comité technique des sciences humaines à la Caisse nationale des Sciences
1932 : élu au Collège de France, titulaire de la chaire Histoire des Civilisations modernes
1935-1940 : Président du Comité de l'Encyclopédie française
1938 : Professeur honoraire à l'Université de Strasbourg
1939 : Membre de la Commission Histoire/géographie du Conseil supérieur de la Recherche scientifique
1946 : Membre du Directoire du CNRS et président de la commission d'histoire ; membre du Conseil scientifique de la Fondation nationale des Sciences politiques
1948 : Professeur honoraire au Collège de France
1948 : Président du Comité de l'Encyclopédie française
Nombreuses missions à l'étranger (Europe et Amérique latine)
1928 : Membre de la Commission de cartographie historique du Comité international des Sciences historiques
1944 : Membre de la Commission ministérielle d'études pour la réforme de l'enseignement (Commission Langevin-Vallon)
1946 : Président du Comité d'histoire de la Seconde guerre mondiale
1945-1950 : Délégué de la France à la Conférence de Londres pour la création de l'organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), puis à toutes les conférences générales
1949 : Directeur des Cahiers d'histoire de la Guerre, revue d'histoire de la Seconde guerre mondiale
1949 : élu membre de l'Académie des Sciences morales et politiques
L’explication la plus répandue de la Réforme luthérienne se rapporte au commerce des indulgences. Cet abus de pouvoir de l’Eglise catholique n’est plus acceptable au temps de l’humanisme . Ce point de vue permet d’accréditer l’idée que la réforme de Luther en Allemagne a été indépendante de celle de Calvin en France dont l’origine est due à Lefèvre d’Etaples. En fait ces affirmations posent des problèmes de cohérence historique. Luther n’a pas souhaité la réforme qui s’est engagée en Allemagne. Le moment précis de la conversion de Calvin est incertain, mais c’est après l’Affaire des Placards (1534), après que les idées de Luther se sont répandues en France. Et elle doit beaucoup au prédicateur luthérien Guillaume Farel.
Le propos de la direction d’études est de poser ce problème d’histoire : « Qu’est-ce que la Réforme ? » en s’appuyant sur des hypothèses de travail propres à mettre en relief les particularités d’un présent où le religieux occupe une place centrale.
Il ne faut jamais perdre de vue que la Réforme est d’ordre religieux. En affirmant la justification par la foi seule, Luther conteste à l’Eglise la légitimité de la délégation divine dont elle se réclame et par laquelle elle fait régner la terreur d'une condamnation sociale pour qui ne lui serait pas fidèle par ses œuvres. Avec les 95 Thèses contre les Indulgences, il lui rappelle que seule la grâce rend libre. C’est là qu’il se tient fermement. Il ne peut cependant empêcher des mouvements de contestation qui, reprenant cette affirmation, en ont alors fait le fondement d’une nouvelle Eglise (Un destin, Martin Luther, 1928).
L’importance du religieux dans les « Temps modernes » se saisit partout, y compris dans une parole très libre, voire sacrilège à l’endroit de l’Eglise (Le problème de l’incroyance au XVIe siècle, 1942). Cela n’empêche pas des différences d’organisation dans le monde protestant en Allemagne, en France, en Angleterre. Comment les appréhender ? L’approche des contextes locaux dans lesquels la Réforme s’est développée suppose de clarifier le concept de civilisation. On ne peut ignorer l’approche géographique de l’histoire et ses données cartographiques, sa dimension comparative. Une réflexion relative à l’histoire des sciences et des techniques, à leurs temporalités est indispensable, car le voisinage de l’humanisme et de la Réforme a provoqué des anachronismes. Au XVIe siècle, la Réforme n’est pas un symptôme de sécularisation. L’épanouissement de l’humanisme, entre 1477 et 1525, n’est pas une émancipation décisive des langages scientifiques. La dimension religieuse y est encore forte.
Pour comprendre ce qu’est la Réforme, divers champs de recherches sont sollicités. Les avancées qui en résultent pour l’histoire des religions, l’histoire économique, l’histoire des mentalités, l’histoire des sciences, sont au fondement de la création (1947) de la VIe section de l’EPHE.
Histoire de la Franche-Comté, Paris : Boivin, 1912, 260p.
La Terre et l'évolution humaine, introduction géographique à l'histoire (avec Lionel Bataillon), Paris : La Renaissance du livre, 1922, XXVI-471p (traduit en anglais).
Un destin, Martin Luther, Paris : Rieder, 1928, 314p. Traduction en anglais 1929, rééditions en 1944, 1952.
Le Rhin, problème d'histoire et d'économie, avec A. Demangeon, Strasbourg, 1931, 157p.
Le problème de l'Incroyance au XVIe siècle : la religion de Rabelais, Paris : Albin Michel, 1942, XXVII-547p.
Origène et Des Périers ou l'énigme du Cymbalum mundi, Paris : Droz, 1942, 144 p.
Autour de l'Heptaméron, amour sacré, amour profane, Paris : Gallimard, 1944, 295p.
Michelet, 1798-1874, Genève-Paris, 1946, 162p.
Combats pour l'Histoire, Paris : Armand Colin, 1953, IX-458p.
Au coeur religieux du XVIe siècle, Paris : SEVPEN, 1957, 358p. (ouvrage posthume)
Vivre l'histoire. Édition établie par Brigitte Mazon et préfacée par Bertrand Müller. Paris : Robert Laffont, Armand Colin, coll. Bouquins, 2009, 1109p.
Nous sommes des sangs mêlés ( écrit avec François Crouzet), édition établie par Denis et Elisabeth Crouzet, Paris : Albin Michel 2012, 420p.
Michelet, créateur de l'Histoire de France, cours au Collège de France, 1943-1944, édition établie par Brigitte Mazon et Yann Potin, Paris, Vuibert 2014, 445p
1907- (?)1912 : Membre du parti socialiste en Franche-Comté. Publie entre 1907 et 1909 une trentaine d'articles dans Le socialiste comtois
Fernand Braudel, Ignace Meyerson, Alexandre Koyré et al., Eventail de l'histoire vivante. Hommage à Lucien Febvre offert par l'amitié d'historiens, linguistes, géographes, économistes, sociologues, ethnologues. Paris : Armand Colin, 1953, 920p.
Catalogue de l'exposition Lucien Febvre à la Bibliothèque nationale de France. 8-22 juin 1978. Publié par la Fondation Maison des Sciences de l'Homme et l'Ecole des Hautes études en Sciences sociales, Paris, 1978.
Émile-Guillaume Léonard, « Lucien Febvre (1878-1956) », École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1957-1958. 1956. p. 16-19.
Hans Dieter Mann, Lucien Febvre, La pensée vivante d'un historien. Paris : Armand Colin, 1971, 191p.
Guy Massicote, L'Histoire problème : la méthode de Lucien Febvre. Maloine, 1981, 121p.
Bertrand Müller, Bibliographie des oeuvres de Lucien Febvre. Paris : Armand Colin 1990, 252p.
Bertrand Müller, « Histoire traditionnelle et histoire nouvelle : un bilan du combat de Lucien Febvre », Genèses, Sciences sociales et histoire, n°34/1999, p 132-143.
Bertrand Müller, Lucien Febvre, lecteur et critique. Paris : Albin Michel, 2003.
Jean Lecuir, L'originalité du syndicalisme français selon Lucien Febvre (1919-1920), Le Mouvement social, Vol 238, n°1, 2012 p 3-15
Société d'Etudes jauressiennes, Lucien Febvre et l'Encyclopédie française, Cahiers Jaurès 2002/1-2, n° 163-164.
http://lucien-febvre.ehess.fr/ (Association pour la recherche autour de Lucien Febvre)