Son père, le baron Félix, était le chef de la communauté juive d'Alexandrie. Sa mère, née Rosette Larriba, française d'ascendance espagnol, était la petite nièce de Danton.
Célibataire
Trilingue dès son enfance (français, anglais, allemand), il a fait ses études secondaires au lycée français d'Alexandrie, puis à l'école française de droit du Caire. Il a étudié la philosophie et les sciences politiques au Balliol College, Oxford, puis à la Sorbonne et à l'EPHE (cours d'Emile Benveniste). Il s'initie au syriaque à l'Institut Catholique.
Il a été directeur d'études à l'EPHE, dans une chaire créée pour lui en 1948 des "Religions de l'Iran ancien".
De 1938 à 1948, Jean De Menasce a enseigné l'histoire des religions et de missiologie à l'Albertinum, Université de Fribourg (Suisse). Il a été doyen de la Faculté de théologie de Fribourg en 1945 et fondateur de l'Institut de missiologie et de science des religions de l'Université de Fribourg.
Il a été professeur invité dans les universités de Harvard et Princeton de 1954 à 1955.
Jean De Menasce s'est converti au catholicisme en 1926 et entra chez les dominicains en 1930 pour finalement devenir prêtre en 1935.
Il a été membre de l'Association pour l'avancement des études iraniennes, créée en 1972, et a participé au développement de la bibliothèque spécialisée de l'Institut d'Études Iraniennes de Paris III.
Après avoir enseigné l’histoire des religions et la missiologie à l’université de Fribourg, Jean De Menasce met, à partir de 1945, sa double compétence d’historien et de philologue au service des études iraniennes et en particulier des études zoroastriennes (mazdéennes). Une large part de sa recherche et de son enseignement à l’EPHE est en effet consacrée à la littérature zoroastrienne en moyen-perse (langue à laquelle l’a initié Émile Benveniste) et plus particulièrement aux traités d’apologétique religieuse. Ses deux principaux ouvrages, une apologétique mazdéenne du IXe siècle, le Škand Gūmānīk Vīčār (1945) et Le troisième livre du Dēnkard (1973) permettent de resituer le zoroastrisme dans le contexte polémique, théologique et philosophique de la fin de l’Antiquité. Outre ses travaux ininterrompus sur le dualisme iranien et le problème du Mal, il contribua très activement à d’autres domaines de recherche tels que le droit et la jurisprudence de la période sassanide, l’épigraphie moyen-iranienne et la papyrologie pehlevie.
- Quand Israël aime Dieu, 1re éd., Paris, 1931 ; 2de éd., Paris, Cerf, 1992.
- "La conquête de l'iranisme et la récupération des mages hellénisées", Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses, 1956, p. 3-12.
- Une apologétique mazdéenne du IXe siècle, Skand-Gumanik Vicar. La solution décisive des doutes, Fribourg en Suisse, 1945.
- "Inscriptions pehlevies en écritures cursive", Journal asiatique 244, 1956, p. 432-431.
- "Augustin manichéen", Freudesgabe für Ernst Robert Curtius, Bern, 1956, p. 79-93.
- Ostraca and Papyri, Corpus Inscriptionum Iranicarum, Part III, vol. IV-V; London, 1957.
- Une encyclopédie mazdéenne. Le Denkart, Bibl. de l'École des Hautes Études, sciences religieuses, vol. LXIX, Paris, 1958.
- "La Rivayat d'Emet i Ašavahištan", Revue de l'Histoire des Religions 162, 1962, p. 69-88.
- Feux et fondations pieuses dans le droit sassanide, Paris, 1964.
- "Les données géographiques dans le mâtigân i Hazâr Dâtistân", Indo-Iranica. Mélanges présentés à Georg Morgenstierne, Wiesbaden, 1964, p. 149-164.
- "Problèmes des mazdéens dans l'Iran musulman", Festschrift für Wilhelm Eilers, Wiesbaden, 1967, p. 220-230.
- Le troisième livre du Denkart, Paris,1973.
- Mémorial Jean de Menasce, éd. Ph. Gignoux et A. Tafazzoli, Louvain, 1974.
Moine dominicain et prêtre catholique
Philippe Gignoux, « Jean de Menasce (1902-1973) » École Pratique des Hautes Études, 5e section, Sciences religieuses. Annuaire. t. 82, Fascicule II. Vie de la Section : année 1973-1974. 1973. p. 45-49.
Anael Levi, Jean De Menasce (1902-1973) : trajectoire d'un juif converti au catholicisme. Entre mission et science des religions. Thèse de doctorat EPHE sous la direction de Denis Pelletier, 2016.