Père (1923-2003) originaire du Berry, département du Cher, ingénieur (diplômé du CNAM, Paris), directeur de laboratoire dans l'industrie privée ; mère (née en 1929) originaire de Haute-Auvergne, département du Cantal, secrétaire à Paris, pendant quelques années avant son mariage; une soeur (née en 1960).
Célibataire
Après ses études secondaires au lycée Albert-Schweitzer (Le Raincy, 93), terminées par le baccalauréat (série C) en 1972, Georges-Jean Pinault a effectué une année de lettres supérieures (hypokhâgne) dans ce même lycée, puis une année de premère supérierue (khâgne) au lycée Henri-IV (Paris). Il est entré à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm en 1974 (2e de sa promotion), où il a terminé sa scolarité en 1980. Il obtient une licence de lettres classiques (1975) et une maîtrise de linguistique grecque (1976) à l'université Paris-IV (Paris-Sorbonne). Parallèlement, il se forme à la grammaire comparée des langues indo-européennes à l'EPHE (IVe section), où il suit les conférences de Françoise Bader, Armand Minard et Michel Lejeune, et il apprend le sanskrit en suivant le cursus d'études indiennes de l'université de Paris-III (Sorbonne-Nouvelle), sous la direction d'Anne-Marie Esnoul, Armand Minard et Colette Caillat. Il obtient l'agrégation de grammaire en 1977, et accomplit ensuite un séjour d'un an (congé sans solde, 1977-1978) à Harvard University (Cambridge, Mass.), comme bénéficiaire de l'Augustus Clifford Tower Fellowship. Il complète sa formation en linguistique indo-européenne en suivant les cours et les séminaires de Calvert Watkins, Jay Jasanoff et Jochem Schindler, en philologie grecque auprès de Gregory Nagy, en sanskrit auprès de Daniel H. Ingalls. A son retour, il reprend sa formation à l'EPHE, où il suit plusieurs conférences, dans les deux sections de sciences humaines (Michel Lejeune, Olivier Masson, Jean Haudry, Gilbert Lazard, Philippe Gignoux, Emmanuel Laroche, Charles Malamoud). Il continue à se former dans plusierus langues indo-européennes, soit grâce aux enseignements offerts à Paris, soit par la lecture de manuels. En 1979, il obtient le DEA en philologie et grammaire comparée des langues indo-européennes. Après le service national (1980-1981), effectué comme professeur à l'École d'Application de l'Arme Blindée et de la Cavalerie (Saumur), il devient pensionnaire à la Bibliothèque Nationale, Division orientale du Département des manuscrits, où il est chargé de cataloguer les manuscrits tokhariens, ainsi que ceux d'autres langues d'Asie Centrale, qui relèvent du fonds Pelliot. Durant trois ans, il commence à se doter des instruments de travail qui luit permettront d'éditer ces manuscrits. Il poursuit ce travail à partir de 1984, qui marque le début de sa carrière universitaire. Parallèlement, il continue des recherches en linguistiique sanskrite, et plus spécialement védique, à laquelle il avait été initié par Armand Minard, sous la direction de son successeur à l'EPHE, Jean Haudry. En 1982, il soutient un doctorat de 3e cycle en études indiennes devant l'Université Paris III sur la morphologie historique du verbe védique. Ses recherches et ses publications, dont deux monographies (une édition de textes tokhariens, 1987, et une introduction au tokharien, 1989), outre plusieurs articles sur la langue et la poésie du Veda, lui permettent d'obtenir en janvier 1994 l'habilitation à diriger des recherches (sur le thème "Recherches de linguistique et de poétique à partir de langues indo-européennes du monde indien (indo-aryen, tokharien)", soutenue à l'université Charles-de-Gaulle (Lille III), où il était alors maître de conférences. Le mémoire original présenté à cette occasion a été publié sous la forme d'une série d'articles. Tout au long de cette période, et jusqu'à maintenant, il a beaucoup appris au contact de savants étrangers, qu'il a rencontrés dans des colloques et des séminaires. Dans le domaine des langues d'Asie Centrale, et spécialement du turc ancien, il a bénéficié en France de l'expertise de Louis Bazin, dont il a suivi les conférences à l'EPHE, ainsi que de James R. Hamilton (CNRS).
1989-1995 : chargé de conférences de tokharien à la section SHP.
1995-1999 : directeur d'études cumulant à la section SHP, chaire de "Philologie des textes bouddhiques d'Asie Centrale".
1999-présent : directeur d'études à la section SHP, chaire de "Philologie des textes bouddhiques d'Asie Centrale".
Responsabilités administratives et pédagogiques : depuis 2001, membre élu de la commission de politique scientifique de la section SHP ; secrétaire (du 30 mai 2015 au 28 mai 2016) de la section SHP.
2005-2011 : responsable de l'UE "Pratiques et méthodes de recherche et documentation" de la spécialité "Études asiatiques" (dirigée par Françoise N. Delvoye)) du Master SHPR, EEMA.
2011-présent : responsable de la spécialité "Linguistique indo-européenne et typologie des langues" du Master SHPR, EEMA.
1981-1984 : pensionnaire à la Bibliothèque Nationale, Division orientale du Département des manuscrits
1984-1989 : assistant de linguistique à l'Université de Haute-Alsace (Mulhouse)
1989-1994 : maître de conférences de linguistique grecque à l'Université Charles-de-Gaulle (Lille III).
1994-1999 : professeur de langues anciennes à l'Université Blaise-Pascal (Clermont-Ferrand II).
1989-présent : chargé de cours à l'Université de la Sorbonne-Nouvelle (Paris III) pour un enseignement de sanskrit védique, dans le cadre de la licence d'études indiennes.
Co-éditeur scientifique (avec Michaël Peyrot et Thomas Olander, depuis 2011, de Tocharian and Indo-European Studies, périodique édité sous la responsabilité de Birgit A. Olsen (Museum Tusculanum Press, Copenhague): 6 numéros parus entre 2011 et 2017.
Trésorier, depuis janvier 2012, de l'International Association of Sanskrit Studies.
Membre correspondant (depuis novembre 2011) de l'Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz (Mayence), Allemagne; membre étranger de la Geistes- und sozialwissenschaftliche Klasse.
Les recherches de Georges-Jean Pinault se situent toutes dans le cadre de la linguistique historique et comparative des langues indo-européennes, avec une concentration sur deux branches dialectales, l’indo-iranien, et plus spécialement l’indo-aryen, d’une part, et le tokharien, d’autre part. L’étude du tokharien est envisagée dans la perspective de l’indologie, parce que les manuscrits tokhariens sont majoritairement de contenu bouddhique, et relèvent de l’expansion du bouddhisme en Asie Centrale. Les textes dans les deux langues tokhariennes (A et B) reflètent l’influence très forte de la culture indo-bouddhique dans le bassin du Tarim, dans le Xinjiang actuel (Chine), au cours du Ier millénaire de notre ère. G.-J. Pinault consacre une grande partie de son activité au déchiffrement, à l’édition et à l’interprétation des manuscrits en tokharien (A et B), en particulier ceux appartenant au fonds Pelliot Koutchéen de la Bibliothèque nationale de France. Cela le conduit à des confrontations avec des manuscrits d’autres collections (Berlin, St. Petersburg, Londres, etc.). Ses éditions et traductions de textes contribuent à la lexicographie tokharienne, ainsi qu’à toutes les dimensions linguistiques. Il s’est avéré de plus en plus pertinent de situer les textes tokhariens dans leur contexte bouddhique, ce qui implique la prise en compte des textes parallèles dans diverses langues du bouddhisme en Asie Centrale, indo-européennes (sanskrit, gāndhārī, sogdien, khotanais) ou non indo-européennes (turc ancien, tibétain, chinois). G.-J. Pinault a mené des travaux novateurs sur les procédés comparables de traduction ou de transposition de la terminologie bouddhique, ainsi que sur la phraséologie des textes littéraires, non-canoniques (récits, drames, panégyriques), entre autres dans les genres littéraires influencés par la culture sanskrite. Il continue à travailler sur la traduction de textes tokhariens en turc ancien (ouïgour ancien). Dans le domaine indo-aryen, il se consacre plus spécialement à tous les aspects de la langue du Veda, en particulier l’interprétation linguistique des hymnes védiques, ce qui implique la poétique et l’étymologie. Ces recherches ont aussi des aboutissements dans le contexte plus large de la linguistique indo-européenne, et notamment de la reconstruction de la langue dite « proto-indo-européen » : Georges-Jean Pinault publie régulièrement sur des questions d’étymologie, de genèse de plusieurs catégories morphologiques, de dérivation nominale et de syntaxe, qui impliquent la comparaison de plusieurs langues. Ses travaux sur les langues d’Asie Centrale, de diverses familles linguistiques, l’ont rendu spécialement attentif aux phénomènes de contact et de typologie. Il contribue aussi à l’historiographie des études linguistiques et asiatiques, par des contributions à l’œuvre et à la carrière de plusieurs savants, qui sont intervenus au carrefour de plusieurs disciplines.
I. Livres (en tant qu’auteur ou co-auteur)
1. Introduction au tokharien, in : Lalies 7. Actes de la session de linguistique d’Aussois (27 août-1er septembre 1985), Paris, 1989.
2. Fragments of the Tocharian A Maitreyasamiti-Nāṭaka of the Xinjiang Museum (China). Transliterated, translated and annotated by Ji Xianlin, in collaboration with Werner Winter and Georges-Jean Pinault, Berlin-New York, Mouton de Gruyter, 1998.
4. Chrestomathie tokharienne. Textes et grammaire, Leuven-Paris, Peeters (Collection linguistique publiée par la Société de Linguistique de Paris, t. XCV), 2008, 692 pages.
5. Dictionary and Thesaurus of Tocharian A. Volume 1: a-j. Compiled by Gerd Carling in collaboration with Georges-Jean Pinault and Werner Winter, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 2009.
6. Emil Sieg. Tocharologica, éd. G.-J. Pinault & Michaël Peyrot, Bremen : Hempen Verlag (Monographien zur Indischen Archäologie, Kunst und Philologie, Bd. 22), 2014.
7. Emile Benveniste, Langues, cultures, religions. Choix d’études réunies par Chloé Laplantine et Georges-Jean Pinault, Limoges : Éditions Lambert-Lucas, 2015.
II. Articles récents et représentatifs.
"The formation of Buddhist languages, as exemplified by the Tocharian evidence", in: Melanie Malzahn et al. (éds.), Tocharian Texts in Context. International Conference on Tocharian manuscripts and Silk Road culture (Vienna, June 25-29th, 2013), Bremen, Hempen Verlag, p. 159-185.
"The legend of the Unicorn in the Tocharian version", Journal of the International Association of Sanskrit Studies 38, 2015, p. 191-222.
"Genèse de l'optatif indo-européen", Bulletin de la Société de Linguistique de Paris 110/1, 2015, p. 149-204.
"Les Tokhariens, passeurs et interprètes du bouddhisme", in: Michel Espagne, Svetlana Gorshenina, Frantz Grenet, Shahin Mustafayev, Claude Rapin (dir.), Asie Centrale. Transferts culturels le long de la Route de la soie, Paris, Vendémiaire, 2016, p. 167-200.
"Reassessing Varuna's name", in: Hans Henrich Hock (éd.), Veda and Vedic Literature. Select papers from the Panel 'Veda and Vedic Literature" in the 16th World Sanskrit Conference (Bangkok, Thailand, 28 June-2 July 2015) Bangkok Sanskrit Studies Centre, Silpakorn University/New Delhi, DK Publishers, 2016, p. 53-71.
"Tracing the expression of mastery and power in Indo-European languages", in: Birgit A. Olsen et al. (éds.), Etymology and the European Lexicon. Proceedings of the 14th Fachtagung der Indogermanischen Gesellschaft (17-22 September 2012, Copenhagen), Wiesbaden, Reichert, 2017, p. 337-351.