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Nom Pasteur
Prénom Louis
Naissance Dole, Jura (France) (27 décembre 1822)
Décès Villeneuve-l'Etang (act. Marnes-la-Coquette, France) (28 septembre 1895)
Sections
Physique et chimie
Statuts et fonctions
Directeur de laboratoire
Direction d'études
Chimie physiologique (octobre 1868 à septembre 1895)
Distinctions
Grand Croix de la Légion d'Honneur (1881)
Membre de l'Académie des Sciences (1853)
Prix Jecker de l'Académie des sciences (1861)
Grand prix de l'Exposition universelle (1867)
Chevalier dans l'Ordre du Mérite agricole (1883)
Médaille Copley de la Royal Society de Londres (1874)
Chevalier dans l'Ordre du Mérite agricole (28 décembre 1884)
Officier dans l'Ordre des Palmes académiques (1858)
Chevalier dans l'Ordre du Mérite agricole 
Médaille Rumford 
Prix de la Société de Pharmacie de Paris 
Médaille d'honneur des épidémies 
Grand-croix de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Italie) 
Commandeur de l’Ordre de la Couronne d’Italie 
Grand-croix de l'Ordre de Sant'Iago de l'Épée (Portugal) 
Grand-croix de l'Ordre de la Rose (Brésil) 
Grand-croix de l'Ordre de Saint-Olaf (Norvège) 
Grand-croix de l'Ordre royal de l'Étoile polaire (Suède) 
Grand-croix de l'Ordre de Léopold (Belgique)
Grand-croix de l'Ordre de l'Étoile de Roumanie
Grand-croix de l'Ordre royal de Saint-Sava (Serbie)
Origines familiales

Cadet d'une famille de quatre enfants. Fils de Jean-Joseph Pasteur (1791-1865), tanneur, et de Jeanne-Étienne Roqui (1793-1848)

Situation de famille

Marié le 29 mai 1849 à Strasbourgavec Marie Anne Laurent (1826-1910)

5 enfants : Jeanne (1850-1859), Jean-Baptiste (1851-1908), Cécile (1853-1866), Marie-Louise (1858-1934 ; mariée en 1879 avec René Vallery-Radot) et Camille (1863-1865).

Laboratoire
Laboratoire de Chimie physiologique
Études et formations

1840 : baccalauréat en lettres

1842 : baccalauréat en mathématiques

1843 : Admis au 4e rang à l'École normale supérieure où il étudie la Physique et la Chimie, en particulier la cristallographie.

1846 : agrégé de Sciences physiques – agrégé-préparateur de chimie, dans le laboratoire de Balard

1847 : à la Faculté des sciences de Paris, thèses (Chimie et Physique) pour le doctorat en sciences.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

La renommée de Louis Pasteur et son entregent à la cour impériale lui ont permis de figurer parmi les "membres fondateurs" de l''EPHE. Installation entre octobre 1868 (création de l'EPHE) et octobre 1872 du laboratoire de Chimie physiologique de la IIe section (section des Sciences physico-chimiques) de l'École, "établi à l'École Normale Supérieure", rue d'Ulm. Ce Laboratoire fait écho à celui créé en 1867 au même endroit avec des moyens renforcés en surface, équipement et personnel. Il s'agit probablement d'un effet du génie de Louis Pasteur pour récolter des crédits au service de la "science pure [...] dont l'industrie saura sans doute profiter", ainsi que l'affirme Pasteur lui- même dans ses lettres aux représentants du pouvoir. Les travaux de recherche du laboratoire de Chimie physiologique restent la préoccupation principale de Pasteur qui, malade, abandonne ses charges d'enseignement à la Sorbonne (1872) pour se consacrer exclusivement à la recherche. Pasteur et les brillants collègues dont il sait s'entourer y approfondissent les travaux sur les fermentations qui aboutisssent à des brevets et des technologies encore appliqués en brasserie. Au-delà de l'application industrielle, ces travaux amènent Pasteur à s'intéresser dès 1877 à l'implication des germes dans les pathologies humaines. dans son essai sur Semmelweis, Louis-Ferdinand Céline écrit : « Pasteur, avec une lumière plus puissante, devait éclairer, cinquante ans plus tard, la vérité microbienne, de façon irréfutable et totale ». Le charbon, la fièvre puerpérale, le choléra... de l'identification des germes à la prophylaxie et la vaccination, Pasteur et ses collaborateurs abordent systématiquement tous les aspects de l'infectiologie naissante et – au-delà des polémiques comme de l'hagiographie –, cet homme d'intuition et ce brillant organisateur pose, avec ténacité,exigence et parfois de l'âpreté, les bases solides d'une science dont les précurseurs ne connurent pas le même aboutissement. C'est ainsi que fin 1880, Pasteur débute ses travaux sur la rage à l'issue de l'établissement du principe d'"atténuation" des virus. Il lui faut 5 années avant d'appliquer, avec beaucoup d'appréhension, la vaccination antirabique à l'homme. Le retentissement dans le public en est tel que trois ans suffisent à lever les fonds nécessaires à la création d'un Institut vaccinal contre la Rage, ou Institut Pasteur, qui sera inauguré en 1888 et accueille désormais le Laboratoire de Chimie physiologique de l'École dont les travaux sont insérés, dès 1887, dans les Annales de l'Institut Pasteur et résumés dans l'Annuaire de l'École Pratique des hautes Études. Louis Pasteur, malgré une évolution sévère de sa maladie, en reste directeur jusqu'à son décès le 28 septembre 1895. Le laboratoire perdure, apparemment, jusqu'à la mise à la retraite d'Émile Roux qui en assurait la direction.

Un "saint laïc" ! C'est le qualificatif que Louis Pasteur lui-même attribue à Émile Littré, dont il prend le siège, dans son discours de réception à l'Académie française. L'oxymore a souvent été utilisé pour décrire la personnalité et l'œuvre de Louis Pasteur, devenu pour les Français l'archétype du savant biologiste. Les hagiographes de sa famille et de l'institution qu'il a fondée y sont sûrement pour beaucoup. Il n'en reste pas moins que cet homme autoritaire, acharné, travailleur (un anglophone dirait tough !) a uni le génie de l'entrepreneur capitaliste, le désir de la valorisation et le charisme du dirigeant. Son empreinte sur la conception et les conquêtes des sciences expérimentales reste indélébile.

Parcours professionnel hors EPHE

Octobre 1846 : après une nomination, refusée, au lycée de Tournon accueilli comme agrégé-préparateur par Antoine-Jérôme Balard à l'École Normale Supérieure. Louis Pasteur y entame et développe ses premiers travaux de cristallographie.    

Septembre 1848 : professeur de physique au lycée de Dijon

Décembre 1848 : professeur suppléant de chimie à la Faculté des Sciences de Strasbourg. Jusqu'en 1854, Louis Pasteur précise ses concepts sur les causes structurales de la polarisation de la lumière et s'intéresse à la racémisation des composés chimiques, il voyage en Allemagne et en Autriche à la recherche de l'acide racémique.

Novembre 1852 : professeur titulaire de chimie à la Faculté des Sciences de Strasbourg. Pendant cette période, Pasteur parvient à définir l'acide racémique comme un mélange d'acides tartriques à pouvoirs rotatoires opposés, la tétartoédrie.

Septembre 1854 : professeur de chimie et doyen de la Faculté des Sciences de Lille, nouvellement créée. Pasteur y poursuit ses travaux sur l'isomorphisme des isomères et son origine dans la croissance des cristaux.

1856 : Pasteur entame des travaux sur les fermentations alcoolique et lactique.

Octobre 1857 : Nomination au poste d'administrateur et de directeur scientifique à l'École Normale Supérieure.
1858 : Installation d'un petit laboratoire à l'ENS dans lequel Pasteur continue ses travaux en parallèle sur les dissymétries moléculaires des produits naturels et les fermentations. Ébauche des travaux sur les générations spontanées.

1862 : Pasteur contredit les tenants des générations spontanées et met en lien les germes environnementaux et les fermentations. Il est élu à l'Académie des Sciences (Minéralogie) début décembre.

1863 : Nommé professeur de géologie, physique et chimie appliquées à l'école des Beaux-Arts. Les controverses sur la génération spontanées deviennent virulentes et Pasteur s'intéresse à l'influence de l'air sur les fermentations.

1865 : Pasteur répond à la demande "sociétale" en s'intéressant à l'amélioration de la conservation et de la qualité des vins. Il étudie aussi les maladies des vers à soie du Languedoc.

1867 : professeur de chimie à la Sorbonne en remplacement de A.-J. Balard, création d'un laboratoire de Chimie physiologique à l'ENS sous sa direction. Les travaux sur "la" maladie des vers à soie le conduisent à mettre en évidence que deux maladies co-existent, l'une infectieuse et l'autre "génétique". Il met au point un procédé de sélection des œufs, le grainage, qui permet de rétablir un bon fonctionnement des magnaneries du Midi. Jusqu'en 1870 le "procédé de grainage" est évalué sur site dans le Tyrol.

1870-1871 : Guerre avec la Prusse, Pasteur se retire à Arbois puis part à la recherche de son fils Jean-Baptiste dans la débacle. Il rejoint Émile Duclaux et entame ses recherches sur la brasserie.

1872 : « Professeur titulaire à la Faculté des Sciences de Paris et directeur d'un laboratoire de l'École pratique des Hautes études établi à l'École Normale Supérieure », Pasteur fait valoir son droit à la retraite de professeur du fait de sa maladie mais conserve la direction du laboratoire de Chimie physiologique dans lequel il se consacrera à la recherche... de crédits qui lui permettront de développer ses travaux sur la fermentation, puis sur la putréfaction avant de parvenir, très logiquement, à l'application de la théorie des germes à la santé humaine et animale au sein de l'EPHE.

 

Autres activités

Amateur éclairé, il a réalisé jeune homme (jusqu'en 1841) les portraits de belle facture, d'un certain nombre de membres de sa famille et relations.

1872 : actionnaire de la "Société des bières inaltérables"

1884 : administrateur du Crédit foncier

1886 : Rompu dès lors à l'administration des "fonds" de la science, il participera avec ses principaux collaborateurs Chamberland et Roux, à la constitution de la "Compagnie de vulgarisation du vaccin charbonneux Pasteur" et de la "Société anonyme Institut Pasteur".

 

Domaines de recherches

Physico-chimiste de formation, Pasteur s'intéresse dès son entrée au laboratoire de Balard (1846) à l'influence de la forme et de la composition d'un cristal sur sa capacité à dévier la lumière polarisée vers la droite ou la gauche. Il écrit « je regarde comme nécessaire […] l'existence de forces dissymétriques au moment de l'élaboration des produits organiques naturels » : la chimie du vivant diffère donc de la chimie du laboratoire. Nommé Doyen de la faculté des Sciences de Lille (1854), Pasteur publie jusqu'en 1863 mémoires et notes sur les fermentations avant de s'interroger sur l'origine des "ferments" dans les fermentations, alcoolique, lactique, acétique, butyrique – aérobies et anaérobies. C'est l'occasion de faire fructifier la "science pure en œuvrant, aux côtés des industriels, à l'amélioration de la qualité des vins, bières, vinaigres, etc. Puis Pasteur établit, élégamment, que les ferments vivants responsables de ces transformations sont présents dans l'environnement. J.-B. Dumas l’ayant invité à se pencher sur la maladie des vers à soie qui menaçait la sériciculture, Pasteur démontre que la pébrine est due à l’infection des papillons par un germe alors que la flacherie, qu’il découvre, combine infection et prédisposition héréditaire. Il lui "suffit" alors d’établir des règles de prophylaxie et de sélection des œufs pour enrayer l’épizootie. Pasteur vient de définir étiologie, pathogénie et prévention ; la voie vers l’étude des pathologies infectieuses est ouverte. L’après-guerre voit la consécration de Pasteur qui investit toute son énergie dans la recherche au sein de son laboratoire de l’EPHE. Tout en valorisant ses travaux sur la bière, Pasteur nouvel élu de l’Académie de médecine (1873) écrit « l'étiologie des maladies contagieuses est peut-être à la veille de recevoir une lumière inattendue » ; il entreprend d’en convaincre les "soignants". La putréfaction, la septicémie, le "charbon" servent de bases expérimentales à la formulation en 1878 de sa "théorie des germes et ses applications en médecine et en chirurgie" qui sera très vite étendue à bien d’autres maladies infectieuses. Puis Pasteur s’intéresse à l’atténuation des germes et entame son travail de vaccination dont il présente les résultats sur invitation de l’International Medical Congress de Londres en 1881. Les présentations internationales se multiplient alors au fur et à mesure du succès des vaccinations et en 1885 est pratiquée la première vaccination prophylactique contre la rage chez l’homme. La consécration se manifeste par la création de l’Institut Pasteur dans lequel le Laboratoire de Chimie physiologique de l’EPHE emménage au centre d’un système industriel d’élaboration et de production pour répondre à la demande mondiale de vaccins. Louis Pasteur décède deux ans et demi après son Jubilé en laissant derrière lui, outre une œuvre scientifique inspirée, un guide pour tous ses successeurs.

Publications principales

Thèses de physique et de chimie, Faculté des Sciences de Paris, 1847.

Nouvelles recherches sur les relations qui peuvent exister entre la forme cristalline, la composition chimique et le phénomène de la polarisation rotatoire, Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 30 septembre 1850, XXXI, 480-3.

Nouvelles recherches sur la fermentation alcoolique. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 2 août 1858, XLVII:224.

Sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère, examen de la doctrine des générations spontanées : leçon professée à la Société clinique de Paris, le 19 mai 1861, Paris : C. Lahure, 1862, 37 p.

Études sur le vinaigre, sa fabrication, ses maladies, moyens de les prévenir : Nouvelles observations sur la conservation des vins par la chaleur, Paris : Gauthier-Villars, 119 p.

Études sur la maladie des vers à soie, Paris : Gauthier-Villars, 1870, 2 vol.

Étude sur la bière ; nouveau procédé de fabrication pour rendre inaltérable, Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 17 novembre 1873, LXXVII:1140-8.

Avec Tyndall J., Les Microbes organisés, leur rôle dans la fermentation, la putréfaction et la contagion, Paris : Gauthier-Villars, 1878, 236 p.

De l’extension de la théorie des germes à l’étiologie de quelques maladies communes (I. «Sur les furoncles. II. «Sur l’ostéomyélite. III. «Sur la fièvre puerpérale), Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 3 mai 1880.

Avec la collaboration de MM. Chamberland et Roux, Sur la vaccination charbonneuse (compte rendu sommaire des expériences faites à Pouilly-le-Fort, près Melun), Constantine : A. Braham, 1882, 8 p.

Sur le traitement préventif de la rage après morsure. Bull. Acad. de médecine, 1887, 2e sér., XVIII, VI, 660, p. 833-835.

Engagements

1854 : doyen de la Faculté des Sciences de Lille

1857 : administrateur et directeur scientifique à l'ENS.

1870 : sénateur d'Empire (décret non publié à cause de la guerre)

1881: élu à l'Académie Française au fauteuil d'Émile Littré

juillet 1887: Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences (démissionnaire en janvier 1888)

Publications au sujet de la personne

Œuvres de Pasteur. Pasteur, Louis,  1922-1939, Pasteur Vallery-Radot, Louis (1886-1970). Éditeur scientifique, 7 vol.

À l'ombre de Pasteur, souvenirs personnels, par Adrien Loir, éd. Le Mouvement Sanitaire, 1938.

La vie de Pasteur par Vallery-Radot René. Éditions Ernest Flammarion, 1941, 632 p.

Pasteur L. Correspondance générale : réunie et annotée par Pasteur Vallery-Radot. Paris : Flammarion, 1951.

Pasteur par Maurice Vallery-Radot. éd. Perrin, 1994

Pasteur, une science, un style, un siècle par Bruno Latour. éd. Perrin/Institut Pasteur, 1995.

Louis Pasteur, P. Debré, Flammarion, 1994.

Louis Pasteur. La science pure au service de l'industrie, Carnino, Guillaume, Le Mouvement Social, vol. 248, n° 3, 2014.

Louis Pasteur, entrepreneur. Pour une histoire économique des mondes savants, Gabriel Galvez-Behar, 2016. halshs-01267638v4.

Auteur de la notice
Thierry Dupressoir
Mise à jour
 le 16 février 2021 - 14:20