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Yves Bouligand
Nom Bouligand
Prénom Yves
Naissance Poitiers (08 mai 1935)
Décès Paris (21 janvier 2011)
Sections
Sciences de la vie et de la terre
Statuts et fonctions
Directeur de laboratoire
Direction d'études
Histophysique & Cytophysique (octobre 1972 à juin 2001)
Distinction Chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques
Situation de famille

Marié, père de 2 enfants

Laboratoire
Histophysique & Cytophysique
Études et formations

1953 : Classe de mathématiques supérieures au lycée Louis-le-Grand

1954 : Classe de Normale-Sciences expérimentales lycée Saint-Louis

1956 : Entrée à l’ENS

1961 : Agrégé-préparateur dans le laboratoire de zoologie de l’ENS

1972 : Docteur ès sciences naturelles à la Faculté des Sciences de Paris.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

1972 : directeur d’études à l’EPHE.

1974-1989 : affecté au centre de Cytologie Expérimentale d’Ivry sur Seine, dirigé par Pierre Favard.

1974 : Création d’une équipe de recherche

1988 : Création de l’Institut de Biologie Théorique à Angers,

1990-2005 : affecté à l’Institut de Biologie Théorique à Angers.

2001-2005 : Eméritat.

Parcours professionnel hors EPHE

1963 à 1972 : Maître-assistant de biologie animale à la Faculté des Sciences de Paris

1961-1973 : affecté au laboratoire de zoologie de l’ENS

Autres activités

Dans sa démarche scientifique de naturaliste et de géomètre, Yves Bouligand fut visionnaire, mais il fut aussi un artiste, comme en témoignent ses dessins de grand talent qui donnèrent lieu à une exposition en 2015 et feront bientôt l'objet d'un catalogue aux éditions Hermann.

Domaines de recherches

La démarche scientifique initiée à l’EPHE par Yves Bouligand dans les années soixante-dix était totalement innovante et se révéla d’une portée scientifique majeure. Comment, à partir d’éléments de base, un organisme accède à une forme finale, comment de l’ordre apparaît au sein des cellules et des tissus ? C'est en comprenant l'origine des figures en arceaux, visibles dans la carapace des crustacés, que le lien entre les organisations fibrillaires vues au microscope et les milieux ordonnées décrits dans les cristaux liquides fut possible. L’étendue et la généralité du modèle en « contreplaqué hélicoïdal » devint peu à peu une évidence. Des figures en séries d'arceaux furent décrites dans des systèmes biologiques très divers, carapaces de crustacés et autres arthropodes, enveloppes d'ovules de poissons, os compact de vertébrés, parois cellulaires végétales et plus étonnant encore, chromosomes d'algues unicellulaires marines. L’utilisation de concepts relevant de la physique permit alors de proposer comme moteur de la morphogenèse les auto-assemblages cristallins liquides. De nombreux tissus biologiques de nature et d’origine très diverses étaient impliqués. Cela suggérait que des propriétés d'ordre à grande distance de nombreuses macromolécules biologiques possédaient ces propriétés d’autoassemblages. Cette hypothèse fut validée par l’équipe EPHE de Bouligand dans les années quatre-vingt, en reproduisant au laboratoire des assemblages ordonnés, obéissant à des géométries de phases cholestériques, à partir d’ADN, de collagène et de chitine.

Les hypothèses de Bouligand sur l’émergence des formes du vivant permirent de valider in vivo des principes physiques à l’époque ou les théories moléculaires prédominaient. Elles permirent aussi d’élaborer au laboratoire des matériaux mimant la nature, ouvrant un champ d’applications médicales visant à remplacer des tissus lésés. Ces travaux ont demandé des années de prise de risques et de ténacité avant d’obtenir une reconnaissance internationale et institutionnelle. C’est en physique des solides d’abord et plus récemment dans le domaine des matériaux bioinspirés que son travail et celui de ses élèves fut le mieux reconnu. Curieusement, le courant dominant de la biologie eut plus de réticences à reconnaître la portée de ses idées qui faisaient plus appel à des considérations mathématiques, notamment géométriques, qu’aux concepts toujours très en vogue de la biologie moléculaire. Yves Bouligand devint également un spécialiste incontournable de l’analyse en trois dimensions des cristaux liquides et de leurs défauts, tout en apportant des contributions importantes à des questions de biologie théorique liées à l’évolution et à la morphogenèse.

Publications principales

Bouligand Y. 1965. Sur une architecture torsadée répandue dans de nombreuses cuticules d'Arthropodes. C. R. Acad. Sci. Paris 261: 3665-3668.

Bouligand Y. 1971. Les orientations fibrillaires dans le squelette des Arthropodes. I. L'exemple des crabes, l'arrangement torsadé des strates. J. Microscopie, 11, 441-472,.

Bouligand Y. 1972 Ordre et désordre en biologie. Encyclopaedia Universalis,10: 170-174, & 2e ed. 10: 170-174,1984. 3e ed : 342-350, 1985.

Bouligand Y. 1972. Twisted fibrous arrangements in biological materials and cholesteric mesophases. Tissue & Cell 4 : 189-217.

Bouligand Y, 1972-1974. Recherches sur les textures des états mésomorphes. Six articles au J. de Physique.

Bouligand Y. 1973. Les cristaux liquides en biologie et en médecine. Encyclopaedia Universalis, 17, 266-271.

Bouligand Y. 1976. Les analogues biologiques des cristaux liquides. La Recherche 7: 474-476.

Giraud MM, Castanet J, Meunier FJ, Bouligand Y. 1978. The fibrous structure of Coelacanth scales: a twisted plywood. Tissue & Cell 10: 647-658.

Livolant, F., Giraud, MM., Bouligand Y 1978. A goniometric effect observed in sections of twisted fibrous materials. Biologie Cellulaire 31: 159-168.

Bouligand Y. 1985. Brisures de symétrie et morphogenèse biologique. C. R. Acad. Sci. Vie des Sciences 2: 121-140.

Livolant F, Bouligand Y 1986. Liquid crystalline phases given by helical biological polymers (DNA, PBLG and Xanthan). Columnar textures. J. Physique 47: 1813-1827.

Bouligand Y. 1989. La flèche du temps en phylogénie, Rev. Int. Systémique 2: 351-398.

Bouligand Y. 1990. Geometry and topology of cell membranes in Geometry in Condensed Matter Physics, J.-F. Sadoc ed.,World Scientific: 193-231.

Bouligand Y. 1990. L'autosimilitude brisée, Biologie Théorique, Y. B. éd., CNRS: 37-74.

Bouligand Y. 1994. La question de la continuité en évolution biologique, in Passion des Formes M. Porte éd., éditions ENS: 611-628.

Bouligand Y. 1997. La petite fronde anti-Darwin des années récentes. In P. Tort éd. Pour Darwin P.U.F: 751-783.

Bouligand Y, Boury F., Pech B., Gautier J.C., Benoit J.P., Proust, JE. 1999. The lyotropic polymorphism of two pharmacologically active molecules, Liquid Crystals 26: 1281-1293.

Boury F, Gautier JC, Bouligand Y, Proust JE. 2001. Interfacial properties of amiodarone: the stabilizing effect of phosphate anions. Colloids and Surfaces B: Biointerfaces 20: 219-227.

Bensaude-Vincent B, Arribart H, Bouligand Y, Sanchez, C. 2002. Chemists and the school of nature, New J. Chemistry 26: 1-5.

Bouligand Y. 2004. D’Arcy Thompson et la logique des formes, Pour la Science: 4-9.

Bouligand Y. 2004. Liquid crystals and their stabilized analogues as «templates» of biocomposites. Ann. Chimie, Sci. Matériaux 29: 83-96.

Mosser G, Anglo A, Helary C, Bouligand Y, Giraud-Guille MM. 2006. Dense tissue-like collagen matrices formed in cell free conditions. Matrix Biology 25: 3-13.

Volumes d'hommage

La revue Alliage (été 2017, n°78) dirigée par J.-M. Lévy-Leblond (ISSN 1777-5515) a consacré un dossier spécial à Yves Bouligand, avec trois contributions :

Michel Morange, « Yves Bouligand et la guerre des deux biologies ».

Françoise Livolant, « Yves Bouligand, entre physique et biologie ».

Marie-Madeleine Giraud-Guille, « Le savant, le crabe et l’ordre ».

Sites internet référents

Les dessins d’Yves Bouligand sont déposés aux archives de l'ENS :

http://www.caphes.ens.fr/centre-documentaire/fonds-collectes/fonds-perso... Bouligand-1935-2011.

Ils ont fait l'objet d'une exposition dans la bibliothèque historique de l'ENS :

http://www.ens.fr/actualites/agenda/article/exposition-sur-les-travaux

Auteur de la notice
Marie Madeleine Giraud Guille – Michel Veuille
Mise à jour
 le 07 février 2018 - 05:42