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Nom Nwyia
Prénom Paul
Naissance Inishq. Kurdistan Irakien (Irak) (01 janvier 1925)
Décès Paris (France) (05 février 1980)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Mystique musulmane (octobre 1976 à février 1980)
Origines familiales

Paul Nwyia était originaire de la région de Amadiya (al-‘Imâdiyya), dans l’extrême nord de l’Irak. Il appartenait par sa naissance à la minorité chrétienne assyro-chaldéenne et avait pour langue maternelle le soureth, forme dialectale du syriaque oriental.

Situation de famille

Célibataire

Études et formations

Études de philosophie et de théologie chez les dominicains de Mossoul, puis études d'islamologie à la Ve Section de l'EPHE sous la direction de Louis Massignon (1952-1954). Élève diplômé de la Section en 1956 pour un mémoire sur la vie et l'œuvre du mystique andalou-marocain Ibn 'Abbâd al-Rundî (mémoire commencé en 1953 avec Massignon et achevé sous la direction de Henry Corbin). Auditeur assidu, de 1967 à 1969, aux conférences de Chantal de la Véronne (« Sources européennes de l’histoire du maghreb », IVe Section). En 1970, doctorat ès lettres en Sorbonne avec une thèse intitulée Exégèse coranique et langage mystique. Nouvel essai sur le lexique technique des mystiques musulmans.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

1976-1978 : Directeur d'études associé étranger (chaire : « Mystique Musulmane »), Section des Sciences religieuses

1978-1980 : Directeur d'études (chaire : « Mystique Musulmane »), Section des Sciences religieuses

1976-1980 : codirige avec Daniel Gimaret et Gérard Troupeau le Centre d'études musulmanes (centre de recherches rattaché à la Ve Section)

Parcours professionnel hors EPHE

  Attaché de recherches au CNRS (à partir de 1968).

Autres activités

Entré dans la Compagnie de Jésus en 1948 et ordonné prêtre en 1955, Paul Nwyia a rempli en Irak puis au Liban de multiples fonctions, tant religieuses qu’universitaires. Il est missionné en 1957 auprès de l'Ordre antonin chaldéen de Saint-Hormisdas pour y organiser la formation des jeunes religieux, et séjourne ainsi quatre ans près de Mossoul (1958-1962). Il est par la suite professeur d'islamologie à l'Institut de lettres orientales de Beyrouth (Université Saint-Joseph, Faculté des lettres et des sciences humaines), et responsable de la formation des scolastiques de la Province du Proche-Orient. À partir de 1970, il dirige aux éditions libanaises Dâr el-Machreq la célèbre collection « Recherches », sur la langue arabe et la pensée islamique. Il conserve une fois élu à l’EPHE la direction de cette collection ainsi que des responsabilités d’encadrement doctoral à l’Institut de Beyrouth, ce qui l’amène à se rendre régulièrement au Liban dans un contexte troublé par la guerre (2 séjours en 1976-1977, et à nouveau en 1977-1978).

Domaines de recherches

Spécialiste de la mystique musulmane, Paul Nwyia consacre ses premiers travaux au soufi andalou-marocain Ibn 'Abbâd de Ronda (m. 1390), ce qui l'amène à entreprendre l’édition et la traduction des Sentences (Hikam) d’Ibn 'Atâ' Allâh al-Iskandarî (m. 1309), commentées par Ibn 'Abbâd, et à étudier l'école shâdhilite à laquelle se rattachent les deux shaykhs.

La traduction et le commentaire des Hikam le conduisent à leur tour à s'interroger sur l'origine et l'évolution du lexique technique des soufis. Il reprend donc la question déjà étudiée par Massignon (1922), mais en s’appuyant sur des sources méconnues et en partie inédites des IIème et IVème siècles de l'hégire (œuvres de Shaqîq al-Balkhî, d’Abû Sa‘îd al-Kharrâz, d’Abû’l-Hasan al-Nûrî et de Niffarî, entre autres), qu’il s’emploie parallèlement à traduire et publier en édition critique dans la collection « Recherches » et sous forme d’articles dans les Mélanges de l’Université Saint-Joseph (Beyrouth). Le travail de Paul Nwyia met en évidence le passage en deux siècles d'une exégèse introspective du Coran à une herméneutique de l'expérience spirituelle créant son propre langage. Il complète l’enquête de Massignon dont il confirme l’intuition décisive (l’origine coranique du langage mystique) tout en réévaluant le rôle historique de Hallâj, parfois exagéré par son prédécesseur.

Élu à la Vème Section de l’EPHE sur la chaire de mystique musulmane, c’est d’abord à Louis Massignon, initiateur de la discipline, que Paul Nwyia consacre ses premières conférences. Les années suivantes, il aborde le thème des « figures bibliques » dans la lecture mystique du Coran, en commençant après une approche introductive (‘Alâ' al-Dawla Simnânî, Abû'l-Hasan Alî al-Harrâlî) par la figure d’Adam. L’autre moitié de son enseignement est réservée à la traduction des Mawâqif de Niffarî et de leur commentaire par le mystique akbarien Tilimsânî (m. 1291). Paul Nwyia ambitionnait de publier la traduction intégrale de cette œuvre. Disparu prématurément le 5 février 1980, il ne put mener ce projet à son terme.

Publications principales

- Les Lettres de direction spirituelles (= al-Rasâ’il al-sugrâ) d’Ibn ‘Abbâd de Ronda, Beyrouth, Imprimerie catholique, Recherches 7, 1957-8; 2e éd. augmentée : Beyrouth, Dar el-Machreq, Recherches N.S. 9, 1974, 24-237 p.

- Ibn ‘Abbâd de Ronda, 1332-1390 : un mystique prédicateur à la Qarawîyîn de Fès, Beyrouth, Imprimerie catholique, Recherches 17, 1961, 274 p.

- « Nouveaux fragments inédits de Hallâj », Mélanges de l’Université Saint-Joseph tome XLII (1966), pp. 221-244

- « Le Tafsîr mystique attribué à Ja'far Sâdiq : édition critique », MUSJ tome XLIII (1967), pp. 181-230

- « Textes mystiques inédits d'Abû-l-Hasan al-Nûrî (m. 295/907) », MUSJ tome XLIV (1968), pp. 117-154

- Exégèse coranique et langage mystique. Nouvel essai sur le lexique technique des mystiques musulmans, Beyrouth, Dar el-Machreq , Recherches 49, 1970, 490 p.

- « Textes mystiques inédits de Niffarī (= al-Kitâb al-thânî min Mawâqif al-Niffarî) », Al-Machriq 64, nov.-déc. 1970, pp. 641-662

- « Hallâj : Kitâb al-Tawâsîn », MUSJ tome XLVII (1972), pp. 186-237

- Ibn ‘Atâ’ Allâh et la naissance de la confrérie Shâdilite : édition critique et traduction des “Hikam”, précédées d'une Introduction sur le soufisme et suivies de notes sur le vocabulaire mystique, Beyrouth, Dâr al-Machreq, Recherches N.S. 2, 1972, 323 p.

- Trois œuvres inédites de mystiques musulmans : Shaqîq al-Balkhî, Ibn ‘Atâ’, Niffarî, Beyrouth, Dâr el-Machreq, Recherches N.S. 7, 1973, 343 p.

- « Al-Hakîm al-Tirmidhî et le Lâ ilâha illa Allâhu », MUSJ tome XLIX, 1975-1976, pp. 741-765

- « Massignon ou une certaine vision de la langue arabe », Studia islamica 50, 1979, pp. 125-149

Engagements

Jésuite (à partir de 1948) et prêtre catholique (à partir de 1955).

Publications au sujet de la personne

- Gimaret, Daniel, « Paul Nwyia (1925-1980)  », Annuaire de l’École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses, Tom 88, 1979-1980, pp. 33-38

- Fiey, Jean Maurice, « Le Père Paul Nwyia, s.j. (1925-1980) », MIDEO 15 (1982), pp. 314-5

Sites internet référents

http://dictionnairedesorientalistes.ehess.fr : notice "NWYIA Paul" par M. Borrmans et A. Messaoudi

Auteur de la notice
Morgan Guiraud
Mise à jour
 le 01 décembre 2017 - 14:47