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Antoine Lacassagne
Nom Lacassagne
Prénoms Antoine, Marcellin Bernard
Naissance Villerest, Loire (France) (29 août 1884)
Décès Paris (France) (15 décembre 1971)
Sections
Sciences naturelles et physiologie
Statuts et fonctions
Directeur de laboratoire
Direction d'études
Laboratoire de Radiobiologie de l'EPHE (octobre 1933 à septembre 1954)
Distinctions
Membre de l'Académie de Médecine (1948)
Membre de l'Académie des Sciences (1949)
Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur (1960)
Grand Officier de l'Ordre National du Mérite (1969)
Membre de l'Académie royale de Médecine de Belgique 
Origines familiales

Antoine Lacassagne est issu d'une famille de médecins : grand-père, père, frère aîné, beau-frère. Son père, Alexandre, était professeur de médecine légale à la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon.

Situation de famille

Célibataire

Laboratoire
Laboratoire de Radiobiologie de l'EPHE
Études et formations

Après avoir obtenu son baccalauréat en 1902 à Lyon, Antoine Lacassagne y suit des études de médecine et, en 1908, son Internat. Parallèlement, il prépare une License ès Sciences. Il entre au laboratoire d'histopathologie de la Faculté de médecine pour préparer son doctorat de Médecine, sous la direction de Claudius Regaud qui s'intéresse aux effets des rayons X, récemment découverts, sur les cellules germinales. En 1912, Antoine Lacassagne suit C. Regaud, appelé à Paris pour diriger l'Institut du Radium aux côtés de Marie Curie. En 1913, A. Lacassagne soutient sa thèse de doctorat en Médecine intitulée "Études histologiques et physiologiques des effets produits sur l’ovaire par les rayons X" .

 

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

En 1933, Antoine Lacassagne est nommé Directeur du laboratoire de Radiobiologie de l'EPHE, pour contribuer au développement de la radiobiologie et ses applications à la thérapeutique du cancer. Il dirige ce laboratoire de l'EPHE jusqu'à son départ en retraite, en 1954, date à partir de laquelle lui est conféré l'honorariat.

 

Parcours professionnel hors EPHE

1913-1914 : Boursier de l’Institut Pasteur (Paris) au laboratoire de Claudius Regaud

1919-1923 : Chef de laboratoire, Laboratoire Pasteur (directeur C. Regaud), Institut du Radium (Paris)

1923-1935 : Sous-directeur du Laboratoire Pasteur, Institut du Radium

1935-1937 : Chef de service du Laboratoire Pasteur, Institut du Radium

1937-1954 : Il succède à Claudius Régaud à la direction de l’Institut du Radium. En parallèle, il est responsable des Services de Recherche de la Fondation Curie

1941-1951 : Professeur au Collège de France (Chaire de radiobiologie expérimentale)

1951-1954 : Professeur au Collège de France (Chaire de médecine expérimentale)

De 1951 jusqu'à sa mort, Antoine Lacassage poursuit ses recherches à l’Institut du Radium.

Autres activités

1946 : Membre du premier Comité directeur des sciences médicales

1956-1971 : Président de la Ligue Nationale contre le Cancer

Domaines de recherches

Anatomopathologiste de formation, Antoine Lacassagne se spécialise au début de sa carrière dans l’étude des tissus irradiés. Il fait partie des médecins qui, sous la direction de Claudius Regaud, mettent au point des schémas de traitement par les rayons X et par le radium, schémas repris dans le monde entier.

Ses travaux (avec Jeanne Lattès) sur les radioéléments permettent le développement de l’autohistoradiographie, et par conséquent, l’étude de très nombreux métabolismes, en particulier celui des acides nucléiques. Il s’intéresse aussi, avec Fernand Holweck, à l’interprétation mathématique des courbes doses (radiations) – effets (lésions), ce qui permet de mieux comprendre l’organisation des bactériophages (en collaboration avec Eugène Wollman).

Peu à peu, Antoine Lacassagne prend conscience des risques liés à l’utilisation des radiations dans les traitements. Il publie deux monographies à ce sujet en 1945. Son activité est alors totalement orientée vers la recherche des causes des tumeurs. Il montre que, contrairement à une idée répandue, les rayons X ne détruisent pas les leucocytes mais les cellules qui les produisent. Ensuite, c'est la mise en évidence de l’importance de l’oxygène cellulaire dans la sensibilité à l’irradiation par les rayons X. En parallèle, il met en évidence le rôle cancérigène d’une hormone ovarienne, la folliculine, vis-à-vis de la glande mammaire chez la souris, ouvrant la voie à l’étude des cancers hormonaux et à leurs traitements par des hormones antagonistes.

Enfin, constatant que certains hydrocarbures ont un rôle cancérigène et une structure moléculaire proche de la folliculine, Antoine Lacassagne s’intéresse à la cancérogènèse chimique, avec comme modèle d’étude le foie de rat. Il poursuit ses travaux après sa retraite tout en s’investissant dans la lutte contre le cancer, via la présidence de la Ligue Nationale contre le Cancer en France ou comme membre de l’Union Internationale contre le Cancer.

Publications principales

Lacassagne, A. Études histologiques et physiologiques des effets produits sur l’ovaire par les rayons X. Doctorat de Médecine, 1913.

Monographies

Reverdy, J., Lacassagne, A., et Baclesse, F. et. Radiothérapie des cancers de l’utérus, Masson, 1941, 99p.

Lacassagne, A. Les cancers produits par les rayonnement électromagnétiques, Hermann et Cie, 1945, 139p.

Lacassagne, A. Les cancers produits par les rayonnements corpusculaires, Hermann et Cie, 1945, 102p.

Lacassagne, A et Gricouroff, G. Action des radiations ionisantes sur l’organisme, Paris : Masson, 1956, 199p.

Articles

Jolly, J. et Lacassagne, A. De la résistance des leucocytes du sang vis-à-vis des rayons X. C.R. Soc. Biol., 1923, 89, 379.

Lacassagne, A et Lattès, J. Méthodes auto-histo-radiographique pour la détection dans les organes du polonium injecté. C.R. Acad. Sci. (1924) 178, 488-490.

Lacassagne, A. The relation between hormones and cancer. Can. Med. Assoc. J. (1937) 37, 112-117.

Lacassagne, A et Wollman, E. Evaluation des dimensions des bactériophages au moyen des rayons X. Ann. Institut Pasteur (1940) 64, 5-40.

Lacassagne, A. Chute de la sensibilité aux rayons X chez la souris nouveau-née. C.R. Acad. Sci. (1942) 215, 231-233.

Lacassagne, A. & Latarjet, R. Action of methylchlolanthrene on certain scars of the skin in mice. Cancer Res. (1946) 6, 183-188.

Lacassagne, A., Butcha, E., Kiessling, D. Zajdela, F. Buu-Hoi, N.P. Particular activity of F-Nor-steranthrene. Nature (1963) 200, 183-184.

Lacassagne, A. Buu-Hoi, N.P., Zajdela, F., Jacquigmon, P. Mangane, M. 5-oxo-5H-benzo (e) indole, a new type of highly sarcomagenic lactone. Science (1967) 158, 387-388.

Engagements

Antoine Lacassagne milite pour la paix et contre la diffusion des armes atomiques. Il sera ainsi le seul français invité à la première conférence du mouvement Pugwash (1957). Il est aussi membre du comité de patronage de la Fédération française contre l’armement atomique. Par ses liens étroits avec Frédéric Joliot depuis la fin des années 30, il est un compagnon de route du Parti communiste français.

Volumes d'hommage

Latarget, R. Antoine Lacassagne 1884-1971 Int. J. of Radiation Biology and related studies in Physics, chemistry and Medicine, 21 (1972) p305-306.

Latarget , R. Notice sur la vie et les travaux de Antoine Lacassagne (1884-1971) : déposée en la séance du 2 juillet 1973 / par M. Raymond Latarjet,... ; Institut de France, Académie des sciences / Paris : Institut de France, 1973

Publications au sujet de la personne

Chamak, B. Un scientifique pendant l’Occupation : le cas d’Antoine Lacassagne Revue d’histoire des sciences, 57 (2004) p101-133. https://doi.org/10.3406/rhs.2004.2005

Auteur de la notice
Jean-Michel Rossignol et Sylvie Demignot
Mise à jour par
màj le 14 mars 2021 - 08:51