Née en 1921 à Saint-Pétersbourg (alors appelée Pétrograd), sa famille fuit la Russie soviétique et émigre en France alors qu'elle est âgée de neuf mois.
Mariée. Mari artiste peintre. Une fille, Catherine, née en 1955.
1943 : Licence de Sciences naturelles, université de Paris
1947 : Doctorat es Sciences Naturelles, université de Paris
Durant l’Occupation, alors qu’elle assure des remplacements dans l’enseignement tout en préparant une licence de sciences, Marianne Grunberg-Manago découvre la biologie à la station de Roscoff d’abord, puis à l’IBPC, dont elle franchit pour la première fois le portail en 1942. En 1947, elle y soutient sa thèse d’État consacrée à l’action de l’oxygène sur les anaérobies strictes, préparée dans le service de biochimie d’Eugène Aubel.
En janvier 1957, Marianne Grunberg-Manago est nommée chef de travaux à l'EPHE, affectée au laboratoire de Biochimie des nucléoprotéides, dirigé par Yvonne Khouvine et situé à l'Institut de Biologie Physico-Chimique (IBPC), 13 rue Pierre Curie, 75005. Elle démissionne en octobre 1959, après avoir été nommée chargée de service de Biochimie B à l'IBPC.
Marianne Grunberg-Manago accomplit toute sa carrière au CNRS en débutant comme stagiaire en 1945 puis en gravissant tous les échelons : attaché, chargé, maître et, en 1961, directeur de recherche.
De 1953 à 1955, elle séjourne à l'université d'Urbana (Illinois) puis à New York University dans le laboratoire de Severo Ochoa. C'est dans ce laboratoire qu'elle fait ses découvertes majeures.
Nommée chef de travaux à l'EPHE à compter de janvier 1957, elle en démissionne en 1959 après avoir été nommée chef du laboratoire de Biochimie à l'IBPC.
Elle est la première femme présidente de l'Académie des Sciences (1995-1996).
Les travaux de Marianne Grunberg-Manago ont été consacrés à la biologie moléculaire. Elle a contribué à l'explosion des recherches sur les mécanismes de l'hérédité. Elle a particulièrement étudié les mécanismes de la biosynthèse des protéines.
Au cours de son séjour post-doctoral dans le laboratoire de Severo Ochoa, de 1953 à 1955 aux États-Unis, elle isole la polynucléotide phosphorylase, enzyme qui catalyse la formation de polymères d’acides ribonucléiques à partir de mononucléotides. Pour la première fois, on dispose des moyens de synthétiser in vitro des polynucléotides synthétiques, ce qui va permettre le déchiffrage du code génétique. En effet, grâce à la polynucléotide phosphorylase qui catalyse la polymérisation de nucléosides diphosphates, on dispose d'un moyen de produire des ARN de composition nucléotidique définie. Ainsi, par exemple, le groupe de Marianne Grunberg Manago montre que des codons ne contenant que des A et des C codent pour la thréonine et l’asparagine.
Pour cette découverte, Severo Ochoa est récompensé du prix Nobel de physiologie et de médecine en 1959.
Le service de biochimie qu’elle dirige à l’IBPC à partir de 1959 joue un rôle de premier plan dans l’essor de la biologie moléculaire.
Publications majeures peu avant son entrée à l'EPHE en 1957
Enzymic synthesis of polynucleotides .1. Polynucléotide phosphorylase of Azotobacter-vinelandii
GRUNBERG MANAGO M, ORTIZ PJ, OCHOA S
BIOCHIMICA ET BIOPHYSICA ACTA : 20 (1), 269-284 (1956)
Enzymatic synthesis of nucleic acidlike polynucleotides.
GRUNBERG-MANAGO M, ORITZ PJ, OCHOA S
Science :122 (3176), 907-10 (1955).
Enzymatic synthesis and breakdown of polynucleotides; polynucleotide phosphorylase
GRUNBERG-MANAGO M. OCHOA S
J. Amer. chem. soc., 77, 3165-3166 (1955)
Marianne Grunberg Manago décrit ses expériences, menées en post-doctorat, la conduisant à la découverte de la polynucléotide phosphorylase : https://doi.org/10.1098/rsbm.1997.0020