Famille d’artisans : père menuisier-ébéniste et mère modiste
Marié en 1901, divorcé en 1920. Second mariage en 1921 avec Marie Hollebecque. Deux fils.
Jean-Maurice Lahy est un autodidacte. N’ayant pas fait d’études universitaires, il doit probablement sa formation aux cours suivis au Collège de France en psychologie expérimentale ainsi qu’à ses lectures.
En 1901, il devient élève de Marcel Mauss (1872-1950) à la section des sciences religieuses et obtient le titre d’élève diplômé de l’EPHE le 23 juin 1907 pour son mémoire intitulé « Les sociétés secrètes de la Mélanésie, contribution à l’étude des formes primitives de l’Association».
C'est dans le laboratoire de psychologie expérimentale dirigé par Edouard Toulouse à l'asile de Villejuif que J.-M. Lahy effectue ses premières recherches dans ce domaine. Il y gravira tous les échelons.
Fin 1902, J.-M. Lahy entre comme "élève" au laboratoire de psychologie experimentale dirigé par Edouard Toulouse, laboratoire rattaché à l'EPHE en 1900. Dans ce laboratoire de l'EPHE, J.-M. Lahy est nommé attaché en 1905, préparateur en 1907, chef de travaux en 1908 et directeur-adjoint en 1925. Par la suite, il dirige un laboratoire de l'EPHE intitulé laboratoire de psychologie appliquée. Dans un arrêté daté du 31 juillet 1939, Raymond Bonnardel est nommé directeur cumulant du laboratoire de psychologie appliquée de l'EPHE, précédemment dirigé par J.-M. Lahy.
Longtemps non rémunéré par l'EPHE, il exerce une activité professionnelle en parallèle de ses recherches :
1892-1901 : Commis de poste aux Postes et Télégraphes
1908-1928 : Percepteur dans l’Oise puis en Seine et Marne
1921 : Enseignant à l’Institut de psychologie de l’Université de Paris dans la section de la psychologie appliquée. Ses cours portent sur les méthodes des tests, la physiologie et les statistiques, la détermination des aptitudes, les gestes professionnels et les signes de fatigue.
1905-1906 : Il a des activités au cabinet du ministre de l’Intérieur, puis de la Guerre et enfin au ministère du Commerce, de l’Industrie et du Travail.
1921-1943 : Secrétaire général de l’Association internationale de psychotechnique
1925 : Membre de la Commission nationale d’Orientation professionnelle
1928 - : Membre du Conseil d’Administration de l’Institut National d’Orientation Professionnelle (INOP)
1929 : Co-fondateur de la Revue de la science du travail avec P. Sollier et J.-P. Arned, revue qui paraît seulement pendant deux ans
1933 : Co-fondateur avec Henri Laugier de la revue Le Travail humain
1937 : Rapporteur pour l’orientation professionnelle auprès du Conseil supérieur de la protection de l’enfance
Selon J.-M. Lahy, ce qui doit être recherché chez l’homme au travail c’est, non pas le maximum, mais l’optimum, ce qui l’oppose au « système Taylor ». Il est un pionnier de la mise en œuvre d’une psychologie différentielle appliquée à la sélection professionnelle. Les premiers travaux de Lahy portent sur la détermination des caractéristiques physiologiques permettant une prédisposition à certaines professions (dactylographes, conducteurs de tramway, deux nouveaux métiers). Il met ses préceptes en œuvre en travaillant avec les Chemins de Fer du Nord, puis avec les Chemins de Fer de l’Etat. Il développe ensuite des recherches permettant d’orienter, dès l’école, les adolescents vers telle ou telle profession. A cette fin, il développe des tests destinés à déterminer l’aptitude à une profession donnée et met ces tests en pratique dans quelques écoles parisiennes.
Monographies
- Le système Taylor et la physiologie du travail. Paris : Masson et Cie, 1916, 198 p.
- La profession de dactylographe, étude des gestes de la frappe, Genève : Bureau International du travail, 1924, 68 p.
- La sélection psychophysiologique des travailleurs, conducteurs de tramways et d’autobus, Paris : Dunod, 1927 240 p.
- avec Korngold, S. Recherches expérimentales sur les causes psychologiques des accidents du travail. Paris : Publications du travail humain, 1936, 73 p.
- avec Pacaud, S. Étude d’un métier, analyse psychologique du travail des mécaniciens et des chauffeurs de locomotives. Paris : PUF, 1948, 107 p.
Articles
- Une calculatrice prodige. Etude expérimentale d’un cas de développement exceptionnel de la mémoire des chiffres. Archives de psychologie 1913, 51, 209-243.
- La psychologie expérimentale, base de l’orientation professionnelle. Le Bulletin Médical, 1922, 22, 438-441.
- avec Heuyer, G. Dépistage des psychopathes chez les écoliers par la méthode psychologique et l’examen clinique. L’Hygiène mentale, 1931, 8, 197-203.
- L’intelligence et les classes sociales. Essai d’une définition objective de l’intelligence. Journal de psychologie normale et pathologique,1935, 78, 543-601.
- Un service de psychotechnique scolaire et sociale avec dispensaire psychopédagogique dans une commune rurale. Le travail Humain, 1937, 2, 150-181.
Franc-Maçon (Grand Orient de France) de 1901 à sa mort. Il occupe à plusieurs reprises un poste de Vénérable et fut même vice-président du Conseil de l’Ordre de 1921 à 1923. Il y donnera de nombreuses conférences.
Compagnon de route du Parti Communiste Français.
Son appartenance à un réseau de la Résistance a été évoquée mais elle n’est pas démontrée.
Groupe de recherche et d’étude sur l’histoire du travail et de l’orientation. Les archives de Jean-Maurice Lahy (1972-1943) à Sainte-Anne, Toulouse : Octares éditions, 2020
Pacaud, S. J.-M. Lahy (1972-1943) : Secrétaire général permanent de l’Association Internationale de Psychotechnique de 1921 à 1943. Le Travail Humain, 15 (1952) p. 338-343.
Turbiaux, M. J.-M. Lahy (1972-1943) et l’orientation professionnelle. Bulletin de Psychologie, 482 (2006) p. 217-235.
Turbiaux, M. Le mystère de la mort de J.-M. Lahy. Bulletin de Psychologie, 489 (2007) p. 267-273.
Girault, J. Trebitsch, M. Notice Lahy https://maitron.fr/spip.php?article89570