Petit-fils et fils de professeurs de droit (Dijon, Strasbourg)
Marié, quatre enfants
Licencié es-lettres
Licencié en droit
Docteur en droit, thèse soutenue à Strasbourg en 1934.
Diplôme de l’EPHE (sciences religieuses) 1936.
Major au concours d’agrégation des Facultés de droit (Section d’histoire du Droit et de Droit romain) 1935.
Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études (Ve section), en remplacement de Gabriel Le Bras : 1965-1978
Professeur à la Faculté de droit de Grenoble, 1936-1938
Professeur à la Faculté de Strasbourg, 1938-1940
Officier retenu en captivité de juin 1940 au printemps 1945
Professeur à la Faculté de Droit de Strasbourg, 1945-1952
Chargé de cours à la Faculté de Droit de Paris depuis 1947
Professeur à la Faculté de droit de Paris, 1952-1978
Professeur à l’Institut de droit canonique de l’Université de Strasbourg : 1938-1981
Professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, 1967-1978
Professeur dans le cadre du DEA de droit canonique, conjoint à la Faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris et à l'Université de Paris Sud, 1980-1986
Organisation et direction d'une "université" dans plusieurs Ofläger successifs.
Conseiller du Ministre des Affaires Étrangères pour les affaires religieuses de mai 1970 à octobre 1982.
Consulteur de la commission pontificale pour la révision du code de droit canonique, 1968-1981.
Consulteur de la commission pontificale pour la révision du code des Églises orientales, 1978-1989.
Historien du droit, romaniste, historien du droit canonique, Jean Gaudemet consacre ses recherches à des périodes et à des champs scientifiques très diversifiés. Quantitativement, près de la moitié de ses écrits concernent le droit canonique, environ un tiers le droit romain, les autres travaux se partagent entre histoire du droit, public ou privé, et sociologie historique du droit. Cette répartition mathématique n’est qu’accessoire car, dans chacun de ses livres ou articles, Jean Gaudemet est toujours attentif aux diverses facettes de la question envisagée.
Sa carrière débute par une thèse de droit romain privé sur l’indivision, à laquelle s'ajouta immédiatement l'étude canonique de la collation des bénéfices ecclésiastiques au Moyen Âge. Les axes étaient posés ; ils s'enrichirent progressivement, dans la fidélité à ces points d'ancrage. Sans rendre compte de tous les domaines étudiés, on mentionnera parmi les centres d'intérêt essentiels : les relations entre les deux pouvoirs (temporel et spirituel) depuis l'Antiquité (L’Église dans l'empire romain), jusqu'à nos jours (Le conseiller pour les Affaires religieuses au ministère des Affaires étrangères), en passant par le gouvernement de l'Église au Moyen Âge, le gallicanisme, les concordats… ; les structures de gouvernement des États (empire romain ou royautés occidentales), l’organisation des villes, des université ou des seigneuries ; les institutions de l’Église, celles de la papauté, des diocèses ou des paroisses ; les structures sociales : la famille (Les communautés familiales ; Le mariage en Occident), les communautés de clercs, la condition canoniques des laïcs. Les sources du droit, séculier ou canonique, celles de l'Antiquité et du Moyen Âge (livres et nombreux articles sur les constitutions impériales du Bas Empire et les compilations théodosienne et justinienne ; deux volumes sur l’histoire des sources canoniques) ; les processus de formation de toute norme, législative, coutumière, jurisprudentielle ou doctrinale et les codifications (Les naissances du droit). Cette énumération sommaire et incomplète atteste parallèlement des préoccupations du sociologue que fut Jean Gaudemet, s’interrogeant pour savoir qui est soumis à une règle de droit et pourquoi.
Ne sont mentionnés que les ouvrages, et non les articles (plus de 400)
- Étude sur le régime juridique de l’indivision en droit romain, thèse, droit, Paris, 1934, 525 p.
- La collation par le roi de France des bénéfices vacants en régale des origines à la fin du XIVe siècle, Bibliothèque de l’EPHE, sciences religieuses 52, 1935, 148 p.
- L’Empire chrétien et ses destinées en Occident du XIe au XIIIe siècle, Paris, 1944.
- L’Église dans l’Empire romain, IVe-Ve s., (Histoire du droit et des institutions de l’Église en Occident), t. III, Paris : Sirey, 1958, 770 p. ; 2e éd. 1990, 818 p.
- « Les institutions ecclésiastiques en France du milieu du XIIe au début du XIVe siècle «, dans Histoire des institutions françaises du Moyen Âge, t. III : Les institutions ecclésiastiques, Paris, 1962, p.141-335.
- Les communautés familiales, Paris : Petite bibliothèque sociologique internationale, 1963, 195 p.
- Institutions de l’Antiquité, Paris : Sirey, 1967, 909 p ; 2e ed. 1982, 909-44 p.
- Les institutions de l’Antiquité, Paris : Précis Domat-Montchrestien, 1972, 518 p. ; 7e éd. 2002, 515 p.
- Le droit privé romain, coll. U2, Paris : A. Colin, 1974, 416p.
- Conciles gaulois du IV siècle, Paris : Cerf, SC 241, 1977, 164 p.
- Le droit romain dans la littérature chrétienne occidentale du IIIe au Ve siècle, Milan : IRMAE, 1978, 166 p.
- Les élections dans l’Église latine des origines au XVIe siècle, en coll. avec J. Dubois, A. Duval, J. Champagne, Paris : Lanore, 1979, 423 p.
- Le gouvernement de l’Église à l’époque classique, le gouvernement local, (Histoire du droit et des institutions de l’Église en Occident), t. VII, vol. 2, Paris : Cujas, 1979, 347p.
- La formation du droit séculier et du droit de l’Église aux IVe et Ve siècles, Institut de droit romain de l’Université de Paris, Paris : Sirey, 1re éd. 1957, 220 p, 2e éd. 1979, 247 p.
- Les sources du droit de l’Église en Occident du IIe au VIIe siècle, Paris : Cerf, 1985, 188 p.
- Les canons des conciles mérovingiens, en coll. avec B. Basdevant, 2 vol., Paris : Cerf, 1989.
- Le mariage en Occident, Paris : Cerf, 1987, 520 p. trad. italienne, anglaise, espagnole.
- Les sources du droit canonique, VIIIe-XXe siècle, Paris : Cerf, 1993, 262p.
- Les maîtres du pouvoir, Paris : Domat Montchrestien, 1994, 207p.
- Église et Cité, Histoire du droit canonique, Paris : Cerf Montchrestien, 1994, 740 p. ; trad. italienne, 1998.
- Les naissances du droit, Paris : Domat Montchrestien, 1997, 3e éd. 2001
- Droit privé romain, Paris : Domat Montchrestien, 1998, 412 p. ; 2e éd., 2000, 426 p.
- Legislazione imperiale e religione nel IV secolo, Sussidi di patristici 11, 2000, p. 7-66.
- Introduction historique au droit, XIIIe-XXe siècle, en collaboration avec B. Basdevant-Gaudemet, Paris : LGDJ, 2000, 468 p.
Études offertes à Jean Gaudemet, Revue de droit canonique, Strasbourg : Université des sciences humaines de Strasbourg, t. 28, juin-déc. 1978, 240 p. ; t. 29, juin-déc. 1979, 381 p.
Claude Bontems (éd.), Nonagesimo anno, Mélanges en hommage à Jean Gaudemet, Paris : PUF, 1999, 898 p.
Michèle Bégou-Davia, Franck Roumy, Olivier Descamps, François Jankowiak (éd.), L'Œuvre scientifique de Jean Gaudemet, Paris : Éditions Panthéon-Assas, 2014, 262 p.
Notices nécrologiques en hommages à Jean Gaudemet parues dans des revues scientifiques :
Renée Metz, "Un éminent historien du droit canonique nous a quittés, Jean Gaudemet (1908-2001)", Revue de Droit canonique 50/1 (2000), p. 5-12.
Marc Venard, "Jean Gaudemet (1908-2001), Vice-président de la Société d'histoire religieuse de la France", Revue d’histoire de l’Eglise de France 87, n° 219, (juil.-déc. 2001), p. 325-327.
Joseph Mélèze-Modrzejewski, "Jean Gaudemet, un savant hors pair (1908-2001)", Revue d'histoire du droit français et étranger 79-4, (oct.-déc. 2001), p. III-X.
Michel Humbert, "Jean Gaudemet (10.9.1908 - 17.5.2001)", ZSS RA (2002), p. 682-689.
Anne Lefebvre-Teillard, "Jean Gaudemet (1908-2001)", ZSS KA 88 (2002), p. 535-538.
Jean-Pierre Coriat, "Jean Gaudemet (1908-2001)", Fundacion seminario de derecho romano "Ursicino Alvarez", Seminarios Complutenses de Derecho romano XIII (2001), p. 17-20.
Jean-Pierre Coriat, "Jean Gaudemet (1908-2001)", Jura 52 (2001), publ. 2005, p. 388-397.
René-Marie Rampelberg, "Jean Gaudemet", Juristas Universales, juristas del s. XX, dir. R. Domingo, Madrid-Barcelone, 2004, t. 4, p. 547-548.
Grigorios D. Papathomas, La réception nomocanonique du monachisme (2e-7e siècles), Préface de Jean Gaudemet, Athènes, 2006, 496 p. (préface de Jean Gaudemet, p. 9-12 – dédicace par G. Papathomas, p. 13-19 ; biographie et ergographie du Prof. J. Gaudemet, p. 351-405.
Jean Hilaire, « L’œuvre scientifique de Jean Gaudemet, à propos d’un ouvrage récent », Revue d’histoire des facultés de droit et de la culture juridique 34 (2014), p. 249-261.