marié en 1962 à Anna Dunin-Wasowicz (m. 2004)
ENS Ulm
1950 : Agréagtion d'histoire
École française de Rome
Séjour d'un an à Oxford
1960 : Chef de travaux. Il assiste Fernand Braudel en histoire économique
1961 : Maître de conférences
1962 : Directeur d'études: séjours en Italie, en Allemagne et en Pologne : travaux sur le développement intellectuel au Moyen Âge
1972 : président de la VIe section de l'École pratique des hautes études qu'il contribue à autonomiser (EHESS)
Professeur au lycée Louis-Thuillier d'Amiens
CNRS
Assistant à la Faculté de Lille
1975 : EHESS
Co-directeur de la revue Les Annales
Histoire médiévale, Rituel, Exempla, Prédication, Littérature latine, Histoire urbaine.
« Sa direction d’études s’intitule d’abord "sociologie historique" puis, sous l’influence de la vogue croissante de l’anthropologie structurale de Claude Lévi-Strauss et d’autres, "Anthropologie historique de l’Occident médiéval". Il anime une fois par semaine un séminaire dont sortiront la plupart de ses études sur la ville et le temps ("Temps de l’Église et temps du marchand"), sur la culture folklorique dans le haut Moyen Âge, comme plus tard sur "Mélusine maternelle et défricheuse" et sur la "naissance du purgatoire". Il aime par-dessus tout le travail en équipe et lance une vaste enquête sur la croissance urbaine dans la France des XIIIe-XVe siècles en prenant comme critère du “fait urbain” et de son développement la présence dans une localité d’au moins un couvent des ordres mendiants : le nombre des couvents, de un à quatre (franciscain, dominicain, augustin, carme), donne la mesure de l’importance et de la dynamique des villes. Plusieurs de ces études sont reprises dans deux recueils d’articles : Pour un autre Moyen Âge. Temps travail et culture en Occident : 18 essais (Paris, Gallimard, 1977), et L’Imaginaire médiéval (Paris, Gallimard, 1985).
Entre-temps, Jacques Le Goff a publié ses premiers livres, qui ont assis sa réputation bien au-delà du milieu des médiévistes et qui continuent d’être sans cesse réédités : Marchands et banquiers du Moyen Âge (Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 1956), puis Les Intellectuels au Moyen Âge (Paris, Seuil, 1957), où il n’hésite pas à user de l’anachronisme en nommant "intellectuels" les maîtres des écoles urbaines puis de l’Université, pour signifier leur engagement dans la cité : une allusion explicite – et contradictoire – à la mobilisation des intellectuels français lors de l’Affaire Dreyfus comme à la notion d’"intellectuels organiques" de Gramsci. En 1964, le grand public cultivé découvre avec enthousiasme dans sa grosse synthèse, La Civilisation de l’Occident médiéval (Paris, Arthaud, 1964), un Moyen Âge totalement inattendu et bien différent de l’image qui en était donnée habituellement : plutôt que l’éclat spirituel des "lignes de faîte" célébrées par certains, plutôt que l’obscurité "moyenâgeuse" dénigrée au contraire par d’autres, il s’y montre attentif aux réalités quotidiennes, aux gestes, aux difficultés et à la fragilité de l’existence, mais aussi au dynamisme matériel et intellectuel de la société médiévale, et notamment des villes. » (J.-C. Schmitt)
Période EPHE :
Les intellectuels au Moyen Âge, Paris : Seuil, 1956.
La civilisation de l'Occident médiéval, Paris: Arthaud, 1964.
Ed. (avec Pierre Nora), Faire de l'histoire, Paris : Gallimard, 1974 (3 vol.)
Jean-Claude Schmitt, « Jacques Le Goff (1924-2014) », Hermès, La Revue, n° 69, 9 septembre 2014, p. 214-218.