Henri Sottas est issu d’une famille de militaires, originaire du canton de Fribourg en Suisse, descendant d’un garde suisse du roi Louis XVIII. Il est le fils de Jules Sottas, officier dans l’armée française, et de Marie Éléonore Fléchelle.
Destiné à la carrière militaire, il entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en octobre 1898 (Promotion Marchand) et en sort sous-lieutenant en 1900. Après sa démission de l’armée, le 9 avril 1910, il se consacre entièrement à l’étude de la langue et de la civilisation égyptiennes, notamment auprès d’Alexandre Moret et de Paul Guieysse. Il est diplômé de la Section des Sciences historiques et philologiques en janvier 1913, avec un mémoire consacré à La préservation de la propriété funéraire dans l’Égypte ancienne, préparé sous la direction d’Alexandre Moret.
Élu directeur d’études le 9 décembre 1917, à la succession de Paul Guieysse, décédé en mai 1914, qu’il avait suppléé pendant sa maladie, nommé par arrêté ministériel le 20 décembre 1918, il commença sont enseignement au début de l’année 1919.
Dans son séminaire de l’EPHE, il aborde l’ensemble des états de la langue égyptienne, en particulier l’égyptien classique, le démotique et le copte, mais aussi les paléographies hiératique et démotique. Avec ses étudiants, il étudie les textes classiques mais présente une prédilection certaine pour les textes inédits, en particulier démotiques. Henri Sottas aimait aussi faire l’étude critique des publications récentes, ainsi commente-t-il par exemple, dès leur parution en 1924, les Studies in Egyptian Syntax de Battiscombe Gunn.
Parmi ses auditeurs et étudiants, plusieurs deviendront directeurs d’études à l’EPHE, tels Jacques Jean Clère, Georges Posener et Michel Malinine, ce dernier, quoique tardivement venu à son séminaire (1926) sera son véritable héritier en France pour l’étude du démotique.
Il décède de la grippe le 2 janvier 1927
1898-1900 Élève officier à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Promotion Marchand)
1900-1910 Sous-lieutenant, puis lieutenant (1902) dans l’infanterie.
1910-1927 Lieutenant puis capitaine (1917) de réserve.
1914-1919 Rappelé à l’activité au moment de la Mobilisation Générale, le 2 août 1914, il est grièvement blessé dès le 28 août à Guise (Aisne). Il est ensuite affecté à la Section du chiffre de l’État-Major et n’est démobilisé définitivement que le 2 février 1919, à l’issue d’une longue convalescence et reversé dans la Réserve.
Particulièrement spécialisé dans la philologie égyptienne, Henri Sottas a d’abord étudié des textes égyptiens classiques, littéraires et juridiques. Après avoir obtenu de Pierre Jouguet, alors directeur de l’Institut de Papyrologie de Lille, la charge d’éditer les papyrus démotiques collectés au cours de ses fouilles en Égypte, il se consacre plus particulièrement à l’étude de cet état de la langue égyptienne et publia au cours de sa courte vie scientifique un nombre important de travaux. En 1922, il prend aussi une part active aux célébrations du Centenaire de la Lettre à M. Dacier de J.-Fr. Champollion, publiant une longue introduction à la réédition du texte fondateur de l’égyptologie et il en profita pour publier, avec Étienne Drioton, une Introduction à l’étude des hiéroglyphes.
Avant la Première Guerre mondiale, Henri Sottas avait aussi noué des relations suivies avec la dynamique et rigoureuse école philologique du Wörterbuch der ägyptischen Sprache, réunie autour d’Adolf Erman, avec Herman Grapow, Georg Möller et le jeune Alan H. Gardiner.
– La préservation de la propriété funéraire dans l’Égypte ancienne, avec le recueil des formules d’imprécation, BEHE SHP 205, Paris : Champion, 1913.
– Papyrus démotiques de Lille I, Institut papyrologique de l’Université de Lille, Paris : Geuthner, 1921.
– Fac-similé de la Lettre à M. Dacier publiée chez Firmin Didot en 1822, édition du centenaire, précédé d’une préface (84 p.), Paris : Geuthner, 1922.
– (avec. Ét. Drioton), Introduction à l’étude des hiéroglyphes, Paris : Geuthner, 1922.
– (avec H. Gauthier), Un décret trilingue en l’honneur de Ptolémée IV, Service des Antiquités de l’Égypte, Le Caire : IFAO, 1925.