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Nom Thuillier
Prénom Guy
Naissance Vaucouleurs (Meuse) (24 août 1932)
Décès Nevers (Nièvre) (03 mars 2019)
Sections
Sciences historiques et philologiques
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Histoire de l'administration (septembre 1981 à juin 2000)
Maîtrise de conférences
Histoire de l'administration (1974-1980) (septembre 1974 à août 1981)
Distinctions
Officier dans l'Ordre de la Légion d'honneur 
Officier dans l'Ordre national du Mérite 
Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres 
Grand Prix d’histoire de la ville de Paris (1998)
Grand prix d'histoire de l'Académie française (2009)
Origines familiales

Né d'André Thuillier, professeur, et de Berthe Caritey.

Frère de Jacques Thuillier, professeur au Collège de France.

Situation de famille

Célibataire

Études et formations

Diplômé de l'Institut d'études politiques

Diplômé de l'École pratique des hautes études

Élève à l'École nationale d'administration (1959-1961)

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Chargé de conférence (1974-1981), puis directeur d'études (1981-2000) en Histoire de l'administration

Parcours professionnel hors EPHE

Auditeur à la Cour des comptes (1961)

Conseiller référendaire (1967)

Membre de plusieurs cabinets ministériels (1968-1979)

Professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (1981-1990)

Conseiller maître (1986-2000)

Autres activités

Rédacteur en chef adjoint de la Revue administrative

Création du comité d'histoire de la sécurité sociale (1973)

Création du comité d'histoire économique et financière (1987)

Correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques (2011)

Domaines de recherches

Le premier axe des travaux de Guy Thuillier rassemble des réflexions épistémologiques sur l’histoire, non seulement sur les méthodes de recherche et de travail mais sur la durabilité des résultats. Il était obsédé par la sénescence des recherches et par le devoir d’innovation : d'où la création de comités d’histoire dans les institutions publiques et ses entreprises d’enquêtes orales. En  2002, il publie L’Histoire et le probabilisme. De plus, l’historien cherchait par son travail, si peu que ce fût, à vaincre la mort, celle des sociétés, en tentant de faire revivre l’objet même de son étude, mais peut-être aussi la sienne propre, par la durabilité de ses travaux. Thuillier alimentait son exercice d’introspection sur l’art d’écrire l’histoire par une lecture approfondie des auteurs spirituels du XVIIe siècle.

Le deuxième axe concerne le travail concret de l’historien. Ce qu’il a écrit dans plusieurs petits livres de la collection Que sais-je ? en compagnie de Jean Tulard reste d’une utilité quotidienne pour les jeunes chercheurs : le choix d’un sujet et la manière de l’aborder ; le choix des sources, la manière d’en prendre connaissance, d’y noter les informations, de les rassembler etc. ; l’art d’écrire, de constituer des index ; de rédiger un compte rendu d’ouvrage. Il faisait entrer le novice dans son propre atelier et le formait à son art, échangeait des savoir-faire avec ses jeunes pairs et multipliait les conseils. 

Le troisième axe concerne son projet d’histoire de l’administration. Il récusait les analyses d’organigramme et détestait les approches trop juridiques : il s’était fait l’anthropologue de l’administration. Le travail au quotidien, l’organisation d’un bureau, les ambitions, les rêveries, les maladies de l’agent administratif, l’arrivée des femmes aux différents niveaux de la fonction publique, la figure du conseiller technique, jeune loup dont la carrière s’accélère par un passage dans un cabinet ministériel, les corps de fonctionnaires, voilà qui l’intéressait. Il procédait à la manière néo-impressionniste, par petites touches juxtaposées. Il en résulta de nombreux ouvrages, sur la haute administration (1979), sur les cabinets ministériels (1982), sur l’imaginaire quotidien (1985), sur la vie quotidienne dans les ministères au XIXe siècle (2004).

Le quatrième axe concerne l’histoire locale. Il privilégiait volontairement et vigoureusement l’approche monographique qui lui permettait la pluridisciplinarité. Son champ d'étude fut le département de la Nièvre

Publications principales

Témoins de l'administration, Berger-Levrault, 1967.

Introduction à une philosophie de l'administration (en coll.), collection U, 1969.

La Vie quotidienne dans les ministères au XIXe siècle, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 1976.

Pour une histoire du quotidien en Nivernais au XIXe siècle, Éditions de l'EHESS, 1977.

La Vie quotidienne des domestiques (en coll.), Hachette, 1978.

La Vie quotidienne des professeurs, 1870-1940, (en coll.), Hachette, 1982.

Les Cabinets ministériels, PUF,1982

Les Femmes dans l'administration depuis 1900, PUF, 1988.

La Réforme monétaire de l'an XI, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 1993.

Les Pensions de retraite des fonctionnaire au XIXe siècle, Comité d'histoire économique et financière de la France, 1994.

Les Pensions de retraite des artistes de l'Opéra, 1713-1914, Comité d'histoire de la sécurité sociale, 1999.

L'Art de juger, Economica, 2001.

La Mendicité en Nivernais. Débats et pratiques (1840-1860), Comité d'histoire de la sécurité sociale, 2001.

Le Médicament en Nivernais au XIXe siècle, Comité d'histoire de la sécurité sociale, 2004.

Romain Rolland, bibliothèque municipale de Nevers, 2005, 2006.

Bernadette Soubirous et les écrivains, médiathèque Jean-Jaurès de Nevers, 2008.

La Pratique de l'histoire, Economica, 2013

Le jeu de l'historien, Economica, 2015.

Publications au sujet de la personne

Jean-Michel Leniaud, Nécrologie de Guy Thuillier, Annuaire de la section des Sciences historiques et philologiques, 2019 à paraître.

Sites internet référents

Who's who in France

Auteur de la notice
Jean-Michel Leniaud
Mise à jour
 le 08 octobre 2019 - 06:29