Bruno Neveu est le fils unique d'une mère parisienne et d'un père originaire des Charentes, qui a achevé sa formation d'ingénieur aux États-Unis en se spécialisant dans la chimie des colorants pour textiles et qui est revenu en France en 1934 pour se fixer en Dauphiné, en étroit contact avec Lyon et son industrie de la soierie de luxe destinée à la haute couture.
Célibataire
Bruno Neveu a fait des études supérieures de lettres classiques à l'Université de Grenoble. De 1959 à 1963, il est élève de l'École nationale des chartes. Parallèlement, il suit l'enseignement d'Henri Gouhier en Sorbonne et de Jean Orcibal et de Gabriel Le Bras à l'EPHE. De 1963 à 1966, il est pensionnaire de la fondation Thiers. Puis, de 1966 à 1969, il est membre de l'École française de Rome. En 1979, il soutient un doctorat d'État en Sorbonne sous la direction d'Alphonse Dupront. En 1993, il soutient une thèse de doctorat en droit public.
Bruno Neveu a été directeur d'études à la IVe section de l'EPHE de 1973 à 2002 et président de l'EPHE de 1994 à 1998.
Bruno Neveu a été membre de l'École française de Rome de 1966 à 1969 et chargé de recherches au CNRS de 1969 à 1973.
Il a dirigé la Maison française d'Oxford de 1981 à 1984.
Les recherches de Bruno Neveu ont emprunté trois principales directions : d'une part, l'histoire de l'érudition à l'âge classique, domaine auquel il consacre ses premiers travaux, et notamment sa thèse d'Ecole des chartes ; d'autre part, l'histoire des relations diplomatiques dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles ; enfin, l'histoire des idées religieuses dans l'Europe des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Bruno Neveu a notamment publié :
- Un historien à l'école de Port-Royal : Sébastien Le Nain de Tillemont (1637-1698), La Haye, 1966.
- Sébastien-Joseph du Cambout de Pontchâteau (1634-1690) et ses missions à Rome d'après sa correspondance et des documents inédits, Paris, 1969.
- Correspondance du nonce en France Angelo Ranuzzi (1683-1689), 2 vol., Rome, 1973.
- L'erreur et son juge. Remarques sur les censures doctrinales à l'époque moderne, Naples, 1993.
- Érudition et religion aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1994.
- Les facultés de théologie de l'Université de France (1805-1885), Paris, 1998.
Jean-Louis Quantin et Jean-Claude Waquet (éd.), Papes, princes et savants dans l’Europe moderne. Mélanges à la mémoire de Bruno Neveu, Genève, 2007.
– Jean-Louis Quantin, « Bruno Neveu (1936-2004) », École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques. Livret-Annuaire 19. 2003-2004. 2005. p. 33-36.
– Sylvio De Franceschi, « Bruno Neveu et la romanité. Sources historiographiques et méthode », Chrétiens et sociétés, XVIe-XXe siècles. Bulletin de l’Équipe RESEA (Religions, Sociétés Et Acculturation) UMR 5190 LARHRA, 14, 2007, p. 101-122.