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Dominique Dormont (1986)
Nom Dormont
Prénom Dominique
Naissance Châlons-en-Champagne (France) (anciennement Châlons-sur-Marne) (25 décembre 1948)
Décès Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine, France) (17 novembre 2003)
Sections
Sciences de la vie et de la terre
Statuts et fonctions
Directeur de laboratoire
Directeur d'études cumulant
Direction d'études
Agents transmissibles non conventionnels (février 2000 à novembre 2003)
Distinction Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur (1999)
Situation de famille

Célibataire

Laboratoire
Service de Neurovirologie au CEA, Fontenay-aux-Roses
Études et formations

Après des études secondaires au Prytanée de La Flèche (Sarthe), Dominique Dormont entre en 1966 à l’École du Service de santé navale des armées à Bordeaux. Pendant ses études de médecine, il se forme en Mathématiques, en Physiologie (Maîtrises,1971), en Médecine tropicale ainsi qu’en Médecine Aéronautique et Spatiale (CES, 1972). En 1973, il obtient à la fois son doctorat de Médecine à l’Université de Bordeaux et un DEA de Biologie des facteurs d’ambiance.
Entre 1977 et 1978, il complète sa formation scientifique par un cursus en Biophysique et Radiobiologie, une maîtrise de Cancérologie expérimentale, un DEA de Biochimie et Biologie Moléculaire et une maîtrise d’Immunologie.
En 1982, il part travailler sur les encéphalites subaiguës spongiformes transmissibles (ESST) d’abord dans le laboratoire de Clarence J. Gibbs (NIH Bethesda), puis dans celui de Stanley B. Prusiner à San Francisco.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Dominique Dormont est nommé directeur d'études cumulant en 2000 et dirige le laboratoire d'étude des agents transmissibles non conventionnels de l'EPHE. C'est Jean-Claude Gluckman, qui dirige alors le laboratoire d'immunologie cellulaire et immunopathologie de l'EPHE et qui a longtemps collaboré sur le VIH avec D. Dormont, qui propose la création d'un laboratoire EPHE sur cette thématique émergente des maladies à prions.

Parcours professionnel hors EPHE

1973- 1976 : Médecin militaire sur le Duguay-Trouin.
1976- 1977 : Médecin major de l’École des applications militaires de l’Énergie atomique à Cherbourg.
1977- 2003 : Médecin dans le service de médecine du personnel à l’Hôpital Percy (Service Santé des Armées, Clamart). Il atteint le grade de Médecin-Chef en 2001.
1977- 1983 : Assistant, division de radiobiologie cellulaire et moléculaire au Centre de Recherche du Service Santé des Armées (CRSSA),
1983- 1987 : Responsable du laboratoire de radiobiologie cellulaire et moléculaire (CRSSA).
1987- 1994 : Chef du laboratoire de neurovirologie et neuropathologie expérimentale, CRSSA / CEA, Fontenay-aux-Roses.
1995-2003 : Chef du Service de Neurovirologie au Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA), Fontenay-aux-Roses

Autres activités

Dominique Dormont a toujours accepté de mettre son expertise au service des autorités nationales. Au début de la « crise de la vache folle », en 1992, il rend deux rapports qui feront dates : celui sur « Les encéphalopathies spongiformes subaiguës humaines et animales : description clinique et biologique, facteurs étiologiques et conséquences sur la Santé publique et axes de recherches développés en France », remis au ministre de la Recherche, et le second « Hormone de croissance et maladie de Creutzfelt-Jakob » établi à la demande du Directeur de la pharmacie et du médicament. Il sera ensuite membre ou président de différents groupes de travail ou de commission.

Au sein de l’Agence du Médicament, il figure parmi les experts choisis pour se prononcer sur la sécurité virale des médicaments, sur la sécurité microbiologique des dispositifs médicaux, produits et procédés utilisés à des fins médicales et sur les médicaments de l'infection par le VIH. Il est aussi membre la commission « Recherches sur l’utilisation thérapeutique de produits humains et de produits de substitution ».

À partir de 1996, il est Président du « Comité interministériel sur les encéphalites subaiguës spongiformes transmissibles », connu dans la presse sous le nom de « Commission Dormont » puis du Conseil scientifique du groupement d’intérêt scientifique sur les infections à prions.

Membre de la commission de génie génétique du ministère de la Recherche de 1997 à 2003, il entre au Conseil scientifique de l’Agence Française de sécurité sanitaire des Aliments (AFSSA) et préside un groupe de travail chargé d’un rapport sur « Alimentation animale et sécurité alimentaire des aliments » (1999-2002). Il prend ensuite la Présidence du groupe de travail de l’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) sur les agents infectieux potentiellement utilisables dans le bioterrorisme (2002). Enfin, il préside la Commission de virologie fondamentale de l’Agence Nationale de recherche sur le sida (ANRS).

Domaines de recherches

Tout au long de sa carrière, Dominique Dormont mène de front des études sur les encéphalites subaiguës spongiformes transmissibles (ESST) d’une part, et d’autre part sur le virus de l’immunodéficience humaine, responsable du syndrome d’Immunodéficience acquise (sida).
Ses premiers travaux portent sur les agents responsables de la tremblante du mouton, du kuru et de la maladie de Creutzfelt-Jakob (CJ) chez l'homme. Ces agents transmissibles étaient supposés être des virus lents, dont les effets n’apparaissent qu’après une longue période d’incubation conduisant lentement à la mort. L’extrême résistance de ces agents aux radiations ionisantes intéressait, en termes de protection, l’Armée et D. Dormont fut chargé de déterminer la nature de l’agent et de rechercher des marqueurs précoces de l’infection.
Rapidement, il crée un modèle d’étude qui lui permit de mettre en évidence une très forte surexpression de la protéine gliofibrillaire acide, reflet d’une intense gliose astrocytaire, un des critères de détermination d’une infection par une ESST. Ensuite, il démontra la transconformation précoce au cours de l’infection d’une protéine membranaire naturelle, connue par la suite comme la protéine PrP ou Prion. Avec son équipe, il apporta ensuite la preuve que l’agent de l’encéphalopathie bovine spongiforme (ESB, ou maladie de la vache folle) est responsable d’une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’homme. Enfin, son équipe en collaboration avec une autre équipe du CEA développa un test de diagnostic rapide de l’ESB, qui fait référence dans le monde entier. Par son travail de chercheur, par sa capacité à créer des collaborations et par son rôle d’expert, D. Dormont, a joué un rôle déterminant dans la gestion de la crise de la vache folle en Europe.

L’hypothèse « virus lent » pour les ESST conduit D. Dormont à s’intéresser au VIH, dès sa découverte en 1983. Comme il l’avait fait pour les ESST, il développe un modèle expérimental pertinent, en l’occurrence un modèle Macaque, bénéficiant des possibilités offertes par le CEA. C’est ainsi qu’avec son équipe, ils furent les premiers à montrer que le macaque était susceptible à l’infection par le VIH-2 et qu’une transmission du virus simien (SIV) par voie rectale ou vaginale au macaque rendait pertinent ce modèle pour l’évaluation d’un vaccin. Ainsi, en collaboration avec d’autres équipes européennes, D. Dormont et son équipe purent mettre en évidence que des résultats publiés dans la littérature, qui suggéraient la mise au point rapide d’un vaccin chez l’homme, n’étaient pas pertinents.
Les modèles expérimentaux, in vitro comme in vivo, présents dans le laboratoire de Dormont ont permis de tester un certain nombre de molécules possiblement thérapeutiques. La liste en est longue et ne sera pas évoquée ici.
Même avec un emploi du temps surchargé, D. Dormont n’abandonna jamais son contact avec ses patients de l’Hôpital Percy.

Publications principales

Dominique Dormont est co-auteur de plus de 400 publications dont :
Thématique ESST
- Hyperproduction de protéine gliofibrillaire acide (GFA) au cours de l’évolution de la tremblante expérimentale de la souris.  Dormont D, Delpech B, Delpech A et al. CR Acad Sci (1981) 293, 53-56.
- Variations in prion protein and glial fibrillary acidic protein mRNAs in the brain of scrapie-infected newborn mouse.  Lazarini F, Deslys JP, Dormont D. J Gen Virol. (1992) 73, 1645-1648.
- Similar genetic susceptibility in iatrogenic and sporadic Creutzfeldt-Jakob disease. Deslys JP, Marcé D, Dormont D. J Gen Virol. (1994) 75, 23-27
- Selection of specific strains in iatrogenic Creutzfeldt-Jakob disease.  Deslys JP, Lasmézas C, Dormont D. Lancet (1994) 343, 848-849.
- Pharmacological studies of a new derivative of amphotericin B, MS-8209, in mouse and hamster scrapie. Demainay R, Adjou, K, Lasmézas C. et al. J Gen Virol. (1994) 75, 2499-2503.
- BSE transmission to macaques. Lasmézas C, Deslys JP, Demaimay, R et al. Nature (1996) 381, 743-744.
- Transmission of the BSE agent to mice in the absence of detectable abnormal prion protein.  Lasmézas C, Deslys JP, Robain O. et al. Science (1997) 275, 402-405.
- Neuropathologic variants of sporadic Creutzfeldt-Jakob disease and codon 129 of PrP gene. Hauw, JJ, Sazdovitch V, Laplanche JL et al. Neurology (2000) 54, 1641-1646.
- Adaptation of the bovine spongiform encephalopathy agent to primates and comparison with Creutzfeldt-Jakob disease: implications for human health. Lasmézas C, Fournier JG, Nouvel V, Proc Natl Acad Sci U S A. (2001) 98, 4142-4147.
- Identification of interaction domains of the prion protein with its 37-kDa/67-kDa laminin receptor.  Hundt C, Peyrin JM, Haïk S et al. EMBO J. (2001) 20, 5876-5886.

Thématique VIH
- Predictive value of HIV replication in cell culture in babies born to HIV seropositive mothers Courpotin C, Israel G, Dubeaux D et al. Lancet, (1988) 2, 1074-1075.
- Design and trials of AIDS vaccines. Sonigo P, Girard M, Dormont D.  Immunol Today, 11, 465-471.
- Specific and non-specific immunity and protection of macaques against SIV infection. Le Grand R, Vogt G, Vaslin B. Vaccine (1992) 10, 873-879.
- Inhibition of human immunodeficiency virus infection by heparin derivatives. Clayette P, Moczar E, Mabondzo et al. AIDS Res Hum Retroviruses (1996) 12, 63-69.
- Selective quasispecies transmission after systemic or mucosal exposure of macaques to simian immunodeficiency virus Neildez O, Le Grand R, Caufour P et al. Virology (1998) 243, 12-20.
- Kinetics of lymphocyte proliferation during primary immune response in macaques infected with pathogenic simian immunodeficiency virus SIVmac251: preliminary report of the effect of early antiviral therapy. Benlhassan-Chahour K, Penit C, Dioszeghy V J. Virol (2003) 23, 12479-12493.

Volumes d'hommage

- Hervé Fleury Hommage à Dominique Dormont, La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVIII - n° 6 - novembre-décembre 2003

- Médecine et Armée, 2006, Vol. 34 n°2. Spécial Dominique Dormont

Publications au sujet de la personne

Agra Presse n°2935 du 8/12/2003

Revue Médicale Suisse, 2003, volume 1, 1239 Jean-Yves Nau

 

Auteur de la notice
Jean-Michel Rossignol
Mise à jour
 le 04 novembre 2020 - 09:40