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Nom Guieysse
Prénoms Paul, (Pierre-Paul, connu sous le prénom de Paul)
Naissance Lanester (Morbihan), château de Kervéléan (11 mars 1841)
Décès Paris (19 mai 1914)
Sections
Sciences historiques et philologiques
Statuts et fonctions
Directeur d'études adjoint
Direction d'études
Philologie et antiquités égyptiennes (septembre 1893 à mai 1914)
Distinction Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur
Origines familiales

Paul Guieysse est issu d’une famille aveyronnaise par son grand-père, Pierre, commandant de frégate, et de la bourgeoisie lorientaise par sa grand-mère, Marie Le Gallic de Kerizouët, dont le père (Louis François) était président du tribunal civil de Lorient (1799-1830) et député modéré du Morbihan (1816-1819). Il est le fils d’Hermine Suzanne Vaneau et d’Eugène Guieysse (1803-1870), commissaire général de la marine, artiste-peintre et personnalité culturelle de Lorient, ami notamment d’Auguste Brizeux et d'Ange Guépin.

Études et formations

Paul Guieysse est élevé dans un milieu cultivé et très impliqué dans la vie publique. À l’issue de brillantes études secondaires, il entre à l’École Polytechnique en 1860, dont il sort diplômé en 1863.

Après le décès de son épouse en 1868, il se replonge dans les études et s’intéresse plus particulièrement à l’égyptologie ; il se forme auprès d’Emmanuel de Rougé, Gaston Maspero et Eugène Lefébure.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

En 1884, Paul Guieysse succède à Eugène Grébaut comme maître de conférences auprès de Gaston Maspero, Directeur d’études, puis, à compter de l’automne 1893, jusqu’à son décès en 1914, il est Directeur d’études adjoint. Toutefois, étant donné les responsabilités ministérielles et autres mandats électifs qu’il exerçait, il a parfois été suppléé dans ses conférences.

Parcours professionnel hors EPHE

Ingénieur hydrographe de la marine (1863-1875)

Répétiteur de mécanique à l’École Polytechnique (1874-1893)

Professeur suppléant au Collège de France (1886-1887) sur la Chaire Philologie et archéologie égyptiennes de Gaston Maspero, alors détaché à la direction du Service des Antiquités d’Égypte.

Passionné d’ethnographie, il préside de 1903 à 1905, à la suite de Léon Bourgeois, la Société Ethnographique de Paris.

Domaines de recherches

Au-delà de sa formation scientifique et de ses intérêts pour les mathématiques, l’astronomie, la mécanique et l’étude des marées, Paul Guieysse est surtout un égyptologue qui s’est essentiellement intéressé à la philologie égyptienne, alors en pleine maturation. Il a particulièrement étudié l’Hymne au Nil et le Livre des Morts égyptien.

Publications principales

Le papyrus funéraire de Soutimès : d’après l’exemplaire hiéroglyphique du Livre des Morts appartenant à la Bibliothèque Nationale. Reproduit, traduit et commenté, Paris : Leroux, 1877.

– Rituel funéraire égyptien, Chapitre 64e : textes comparés, traduction et commentaires d’après les papyrus du Louvre et de la Bibliothèque Nationale, Études égyptologiques 6, Paris : Vieweg, 1887.

– « Réprimande à un fonctionnaire égyptien », in Recueil de travaux publiés par l’École Pratique des Hautes Études (section des sciences historiques et philologiques) en mémoire de son président Léon Renier, BEHE SHP 73, Paris : Vieweg, 1887, p. 421-428.

– « Textes historiques d’Ipsamboul », Recueil de Travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes 8, 1886, p. 120-143.

Projet de loi sur les retraites ouvrières, présenté au nom de la commission de la Chambre par M. Guieysse, rapporteur (14 mai 1901). Projet de loi, Paris, Comité central des houillères de France, 1901.

Étude sur les retraites dans les sociétés de prévoyance, Paris : Imprimerie Chaix, 1889.

 

Engagements

Responsabilités politiques

Conseiller général du Morbihan de 1881 à 1889 puis de 1898 à 1901.

Député de la 1re circonscription de Lorient de 1890 à 1910, groupe radical socialiste puis gauche radicale.

Ministre des Colonies du Gouvernement de Léon Bourgeois du 3 novembre 1895 au 29 avril 1896.

Membre du Conseil Supérieur des Colonies (1903-1906), il contribue notamment à l’abolition de la déportation vers la Nouvelle-Calédonie.

Engagements

Pendant la guerre de 1870, il est affecté au service d’observations optiques et télégraphiques de la butte Montmartre et, au moment du siège de Paris, ses « services exceptionnels » lui valent d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur ; il déclinera ensuite toute promotion dans l’Ordre.

Membre de la Ligue des droits de l’homme.

Partisan d’une politique radicale et laïque, il intervint dans le débat sur la séparation des Églises et de l’État. Il prend aussi une part active dans la défense du capitaine Alfred Dreyfus dès que la question de la révision de son procès est posée. À la chambre, il se spécialise dans les questions sociales (assurances et secours mutuels), œuvre pour un progrès social et est le promoteur d’une loi sur les retraites ouvrières et paysannes ainsi que sur le droit à l’éducation. En qualité de Ministre des Colonies, il ordonne la « Mission Congo-Nil » (1896-1899) du commandant Jean-Baptiste Marchand qui s’acheva, sur le Nil Blanc au Soudan, à Fachoda, dans les circonstances que l’on sait, après un parcours de 6000 km depuis les côtes du Congo.

Défenseur de la langue bretonne, il fonde en 1899 la ligue républicaine des Bleus de Bretagne, en opposition à l’Union Régionaliste Bretonne, où les conservateurs catholiques antirépublicains jouaient un rôle trop prépondérant à son goût et en référence aux soldats de la République du général Lazare Hoche, victorieux des contre-révolutionnaires bretons, puis, en 1900, La Dépêche de Lorient : journal des Bleus de Bretagne.

Affilié en 1870 à la loge maçonnique « Nature et philanthropie » de Lorient, il est ensuite membre du Grand Orient de France, dont il démissionne en 1910 à l’issue de son échec à la députation face à un autre candidat radical de gauche, après cinq mandats législatifs consécutifs.

Auteur de la notice
Ivan Guermeur
Mise à jour
 le 13 juillet 2023 - 12:10