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Lucie Randoin (Crédits photographiques SSHA)
Nom Randoin, née Fandard
Prénoms Lucie, Gabrielle
Naissance Boeurs-en-Othe, Yonne, France (11 mai 1885)
Décès Paris (France) (13 septembre 1960)
Sections
Sciences de la vie et de la terre
Statuts et fonctions
Directrice d'études
Direction d'études
Physiologie de la nutrition (novembre 1930 à mai 1953)
Distinctions
Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur (1958)
Chevalier dans l'Ordre du Mérite agricole (juin 1929)
Membre de l'Académie de Médecine (21 mai 1946)
Situation de famille

Mariée le 28 Juillet 1914 avec Arthur Randoin. N'a pas eu d'enfants.

Laboratoire
Laboratoire de Physiologie de la Nutrition
Études et formations

- Licenciée es sciences (1908)
- Diplôme d'études supérieures (1909)
- Agrégée de sciences naturelles en 1911, à une époque où l’agrégation était en pratique "réservée" aux hommes. Contrairement à d'autres concours d'agrégation, celui de sciences naturelles est commun aux hommes et aux femmes et classe les candidats, hommes et femmes, dans une même liste. Lucie Randoin est classée deuxième. Elle est la seconde femme agrégée de sciences naturelles, la première étant Marie Thérèse Eugénie Robert en 1907.
- Docteur ès-sciences (1918). Elle soutient sa thèse, intitulée "Sucre libre et sucre protéidique du sang", le 14 mai 1918 à la Faculté des Sciences de Paris. Elle est élève d'Albert Dastre.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Lucie Randoin a été Directeur du Laboratoire de Physiologie de la nutrition de l'EPHE (sans traitement depuis le 12 novembre 1930 puis avec traitement à partir du 1er avril 1931), du CNRS et de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique). Son laboratoire était situé rue de l'estrapade à Paris, dans les locaux de la Société Scientifique d'Hygiène Alimentaire (SSHA). Lucie Randoin a été détachée à l'INRA d'avril 1948 à mai 1953. Elle a été nommée Directeur Honoraire du Laboratoire à son départ en retraite en 1953.

Parcours professionnel hors EPHE

1918-1919 : Déléguée dans un poste de préparateur au Laboratoire de Physiologie Générale de la Faculté des Sciences de Paris

1919-1922 : Travaux scientifiques au Laboratoire de Physiologie dirigé par Paul Portier à l'Institut Océanographique.

1922-1924 : Directeur-adjoint du Laboratoire de Chimie Physiologique du Centre de Recherches sur l'Alimentation (ministère de l'Agriculture, Paris)

1924 : Directeur du laboratoire de Physiologie de la Nutrition au Centre de Recherche sur l'Alimentation (ministère de l'Agriculture, Paris)

1938 : Nommée, dès sa création, directrice de l'Institut Supérieur de l'Alimentation (ISA) qui est l'établissement d'enseignement et d'éducation nutritionnelle de la Société Scientifique d'Hygiène Alimentaire (SSHA).

1942 : Secrétaire générale de la SSHA, qui comporte alors deux départements importants :  l'ISA et l'Institut Scientifique d'Hygiène Alimentaire (ISHA), laboratoire au sein duquel Lucie Randoin réalisera ses travaux scientifiques.

En 1951, sous l'impulsion de Lucie Randoin et Jean Trémolières, la première école publique de diététique s'ouvre à Paris dans le cadre d'un lycée technique.

Domaines de recherches

Lucie Randoin est l'une des plus grandes spécialistes françaises des questions de nutrition. Ses travaux ont porté essentiellement sur les vitamines, en montrant le rôle tenu par ces substances dans l'alimentation quotidienne. Elle s'est non seulement intéressée à la recherche, mais aussi à l'application de ses découvertes à la vie pratique, en particulier lors des périodes de restriction pendant la Seconde Guerre mondiale.  

Elle publie deux ouvrages majeurs, régulièrement réédités, même après son décès.

Elle publie, en collaboration avec Henri Simonnet, un ouvrage intitulé Les vitamines en 1932. D'autres éditions, refondues, mises à jour, seront régulièrement éditées. La sixième édition paraît en 1964.

Elle publie la première Table de composition des aliments en 1937. La seconde édition est publiée en 1940 avec deux collaborateurs du laboratoire, Pierre Le Gallic et Jean Causeret. Dans un des rapports d'activité des années 50 de son laboratoire, elle mentionne la préparation d'une troisième édition, travail qu'elle qualifie de "minutieux, long et pratiquement interminable". La troisième édition paraît en 1961, après son décès en 1960. D'autres éditions actualisées suivront, régulièrement épuisées. La septième édition est parue en 2000.

Elle a été élue membre de l'Académie de Médecine, au sein de la section des membres libres, le 21 mai 1946 (deuxième femme à ce titre, la première étant Marie Curie).

Elle a préfacé de nombreux ouvrages sur la nutrition.

Un prix Lucie Randoin est attribué chaque année au cours des Journées Nationales de Diététique et de Nutrition. 

 

Publications principales

Plus de 350 publications, ouvrages scientifiques, conférences publiées et rapports
en particulier :

- Les vitamines (en collaboration avec H. Simonnet), Paris : A. Colin, 1932, 220 p.

- Table de composition des aliments mentionnant les teneurs moyennes en substances énergétiques, en éléments minéraux et en vitamines, les valeurs et le sens de l'équilibre acidité-alcalinité, les valeurs du rapport calcium/phosphore, Paris : Herman et Cie, 1937, 51 p.

Engagements

De 1943 à 1944, L Randoin a conservé des sérums et des vaccins dans les sous-sols de l'Institut d'Hygiène, à destination de la Résistance.

Publications au sujet de la personne

Fabianek J, Fournier P, "Lucie Randoin--a biographical sketch", J. Nutr., 91 (1967), 3-8

René Fabre, "Lucie Randoin", Bulletin de l'Académie nationale de médecine, séance du 18 octobre 1960, Vol 144, n°27-28, pp 638-643

Auteur de la notice
Sylvie Demignot et Michèle Chabert
Mise à jour par
maj Sylvie Demignot le 04 janvier 2019 - 10:39